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  • Depuis maintenant 30 ans, tout le monde fait le même constat : la France a du mal à s'adapter au monde moderne. Un secteur est particulièrement arriéré : celui de l'éditocratie.

    Heureusement, le président Hollande et son premier ministre ont pris le problème à bras le corps : ils mettent tout en œuvre pour faire enfin faire évoluer la mentalité franchouillarde. La politique menée, ouvertement libérale et violemment austéritaire , vise à mettre fin au mythe journalistique de la "social-démocratie". Selon ce mythe archaïque, une gauche "marxiste", idéaliste" voudrait "tout, tout de suite", tandis que une gauche social-démocratie saurait promouvoir le progrès social par des réformes mesurées et, surtout, "réalistes".

    Notre premier ministre a voulu faire de l'éviction de Montebourg, le symbole de sa nouvelle politique, afin que tout le monde comprenne bien que l'opposition à gauche était dorénavant représentée par un ministre keynésien inspiré par les conseils de la majorité des économistes américains.

    Voyons la réaction de notre éditocratie hexagonale :

    Comme toujours, c'est Gérard Grunberg qui donne le "la" à l'ensemble de l'éditocratie en posant une question à la gauche et à laquelle il répond lui-même : "peut-on aujourd'hui être un grand parti de gouvernement, diriger l'une des principales économies du monde et continuer en même temps à véhiculer une idéologie anti-libérale et anti-mondialisation ?". Notre éditorialiste en chef demande au PS d'enfin choisir une ligne idéologique réformiste contre "un patrimoine idéologique datant d'une autre époque".

    Arnaud Leparmentier en rajoute une couche avec sa hargne habituelle par un "adieu" narquois "aux socialistes fin de siècle (...) fondamentalement tirés vers la gauche et le rêve révolutionnaire français." Le président a su "purger" son gouvernement après une "révolte de son aile gauche". Il lui reste maintenant a suivre le modèle de la gauche allemande qui "abjura le marxisme" dès 1959 et qui est depuis  "génétiquement réformiste".

    Même son de cloche chez Libération. Avec le choix d'un titre racoleur : "le gouvernement est-il de droite ?", le journal avait éveillé inquiétude ou intérêt, c'est selon. L'éditocrate Laurent Joffrin se charge illico de rendormir tout le monde : "Soyons lucides : vu de l’étranger, la question que nous posons en une de notre journal est absurde. François Hollande et Manuel Valls, par le geste d’autorité qu’ils viennent d’accomplir, réaffirment, clarifient, officialisent une politique qui rejoint les conceptions de la social-démocratie européenne". Circulez y a rien à voir, et tant pis si on vous a délesté au passage de 1,60 euros.

    Pour la route, citons Alain Duhamel, éditocrate momifié : "Trotskistes, communistes, écologistes et une fraction du PS - faible au sommet, forte à la base - rêvent d’une autre société au sein d’un autre monde. Faute de pouvoir changer le monde, justement, cette gauche accable le système et ses énormes défaillances, regarde les sociaux-démocrates comme les complices d’un univers honni." Faut-il lui préciser que le Trotskysme n'existe plus, que le PCF ne présente plus de candidat à la présidentielle, que EELV est proche du MODEM, que Montebourg ("la gauche du PS" ?) est tout sauf socialiste, et que Mélenchon rassemble péniblement 10% de l'électorat ?

    Finalement, comme on peut le voir, les mentalités n'ont guère évolué en France, et ce malgré les efforts de notre gouvernement. Nos éditocrates continuent à avoir une grille de lecture politique d'outre-tombe.

    Il y a une tout de même une lueur d'espoir provenant d'un éditocrate de la jeune génération, au Monde : David Revault d'Allonnes, pour qui, "une étape supplémentaire est franchie dans le remplacement de la ligne sociale-démocrate initiale par un positionnement social-libéral assumé." En voilà un qui a compris.


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  • Le clivage politique par excellence est le clivage gauche / droite. La gauche peut être définie par le progressisme, le libéralisme culturel, la générosité et la tolérance à l'égard de tout ce que la norme morale définie comme "déviant". Elle s'oppose à l'étroitesse d'esprit d'une droite toujours inquiète du déclin moral de la société moderne. Pendant deux siècles de consolidation de la démocratie libérale, de déploiement des Droits de l'Homme, la gauche progressiste n'a cessé d'être à l'offensive tandis que la droite conservatrice accumule les défaites.

    Le clivage idéologique majeur est celui entre socialisme et libéralisme. Le libéralisme est favorable à l'économie de marché. Le socialisme veut dépasser le capitalisme. Ici, les mots d'économie de marché et de capitalisme désignent la même réalité interprétée différemment. Le socialisme est apparu fin 19ème, et, après une période de domination sur la gauche jusqu'à la fin des années 70, il est aujourd'hui marginalisé à une partie seulement de la "gauche radicale" (beaucoup à gauche et à l'extrême gauche sont des libéraux qui s'ignorent). Face à la persistance du fait libéral, au triomphe de l'économie de marché, le socialisme doit se réinventer.

    Le clivage à venir, qui s'ajoutera aux deux existants, est celui entre libre-échange et protectionnisme. Les stratégies nationales ont évidemment toujours existé mais leur élaboration a concerné d'abord les élites en charge du destin national. Aussi on trouve trace de ce débat au sein des économistes, des technocrates...mais pas ou peu au sein du mouvement social. Le débat démocratique n'a jamais fait place comme il se doit à la question. C'est aujourd'hui seulement que le protectionnisme en tant que tel peut mobiliser une partie de l'électorat.

    Face à la crise du système eurolibéral, la solution ne viendra ni de la gauche, ni de la droite, ni du socialisme, ni du libéralisme. Elle ne peut venir que d'un protectionnisme national anti-UE.

    Il s'agit donc de construire une coalition politique cimentée par le protectionnisme. Elle sera composée - par la force de choses - majoritairement de libéraux tel Montebourg. On l'espère centrée à gauche, mais elle devra être ouverte à une certaine droite gaulliste.

    L'échec de ce projet politique signifiera soit la perdition eurolibérale, soit la victoire du projet protectionniste de la droite nationale bleu-marine.


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  • La construction européenne supranationale et antidémocratique arrive à son terme. Nous savons que le système monétaire européen explosera. Reste à savoir quand et dans quelles conditions.

    L'euro est un monstre qui dévorent ceux-la même qui l'ont mis au monde. Il ne restera pas grand chose du PS en 2017. 

    Chaque semaine qui passe détruit les illusions des "optimistes". Nous vivons bel et bien, en zone euro, une crise gigantesque comparable à celle de 1929. La communauté mondiale, effarée, regarde le spectacle de cette autodestruction européenne.

     
     
    "Les jeunes d'Espagne et  d'Italie, qui vont intégrer le marché de l'emploi en cette période de récession, vont être touchés pendant des décennies. C'est une situation terrible, et il est surprenant de voir combien peu de protestations il y a eu à l'encontre de ces politiques si destructrices(...) "les historiens enduiront de goudron et de plumes les membres de la BCE"
    Peter Diamond, prix nobel d'économie 2010
     
     
    "Nous assistons à l'une des plus grandes catastrophes économiques de l'histoire"
    Paul Krugman, prix nobel 2008
     
     
     
    En effet :

     

    L'autodestruction de l' Europe continue

     

     

     


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