• François Hollande provoque-t-il un conflit avec l'Allemagne sur le rôle de la BCE ?

    Interrogé sur la croissance, François Hollande décline trois axes de politique économique : 

    - La remise en ordre des finances

    - Le redressement productif du pays par une politique de stimulation de l'offre

    - La renégociation du traité budgétaire européen

     

    "Je suis favorable à ce que la BCE baisse les taux d'intérêt. Il faut aussi prêter directement aux Etats plutôt que de passer par le truchement d'un soutient aux banques. C'est un paradoxe invraissemblable que la BCE innonde le marché de liquidité aux banques qui empruntent à 1% pour reprêter aux Etats à 6 %. On ne pas accepter des phénomènes de rente à ce point (...) Il serait plus judicieux, plus efficace, plus rapide que la BCE prête  en premier et dernier ressort. (...) Je sais que les allemands y sont tout à fait hostiles; cela fera partie de la négociation. (...) Si on pense que cela n'est pas utile de voter, de renégocier, alors restons chez soi."

     

     * * *

     

     

    QUAND LES LIGNES COMMENCENT À BOUGER, par François Leclerc - Avril 2012. Extrait.

    "(...) Il s’agit de se préparer à faire face, afin d’éviter cette implosion de l’euro dont Nicolas Sarkozy estime – pour s’en accorder le mérite implicite – qu’elle est écartée. On sait désormais ce qui est dans les moyens du FMI, aux intentions finales des Chinois et des Brésiliens près : une enveloppe de 400 milliards de dollars supplémentaires, dont une partie pourra être affectée à des pays européens dans le malheur. Mais les choses sont moins claires du côté de la BCE.

    Celle-ci peut tout faire, sauf ce qu’elle ne peut pas faire ! Comment contourner cet obstacle est un souci devenu permanent. Elle est y déjà parvenue en achetant de la dette souveraine sur le marché secondaire, au prétexte arrangeant de « faciliter la transmission de la politique monétaire », puis à une plus grande échelle en prêtant de l’argent aux banques pour qu’elles investissent dans la dette de leur pays, nommément l’Italie et l’Espagne (dans le cas de la Grèce et du Portugal, ce sont les fonds des plans de sauvetage qui sont pareillement utilisés). Bien que le succès incontestable de cette dernière intervention ait mis en évidence les problèmes structurels des banques, dont le FMI reparle maintenant pour demander leur résolution. À savoir la sous capitalisation chronique du système bancaire européen qui a abusé de l’effet de levier, tel que le démontre son besoin de désendettement massif précipité.

    La suite est en question, mais la BCE trouvera les voies appropriées – pour employer ce joyau de son vocabulaire – nul ne peut s’en inquiéter. Le programme d’achats sur le marché secondaire peut à chaque instant être réactivé. D’autres moyens plus détournés peuvent être utilisés, comme on l’a vu en Irlande, lorsque la banque centrale a autorisé la Banque d’Irlande a prêter de l’argent à l’État, au nom de « l’aide d’urgence » prévue dans les règles de fonctionnement de l’Eurosystème. Ou bien en acceptant comme collatéral des obligations émises par les banques espagnoles (juste pour donner un exemple) mais pourvues de la garantie de l’État, cet hors bilan complaisant de la comptabilité nationale.

    (...) François Hollande vient ce matin de faire un pas en avant, non pas en préconisant une baisse des taux de la BCE afin de favoriser la croissance – remède de la plus parfaite orthodoxie à l’efficacité douteuse dans le contexte actuel – mais en bousculant le tabou de l’intervention de celle-ci sur le marché primaire de la dette souveraine (lors de l’émission)… Comparant, pour faire bonne mesure, la « rente » dont bénéficient les banques à la disette réservée aux États et faisant référence à l’exemple donné par les États-Unis et le Royaume-Uni.

    Même à reculons, on peut marcher en avant ! Mais les transgressions de ce genre continuent de ne prendre en compte que les symptômes et non les causes de la crise financière. « En essayant continuellement, on finit par réussir. Donc plus ça rate, plus on de chances que cela marche » expliquaient les Shadoks, dont les conseils n’ont visiblement pas été oubliés…"

    Sur le blog de Paul Jorion


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