• Greek Crisis

    La crise grecque est devenue, pour les Européens, un feuilleton quotidien qui - jusqu'il y a peu - n'avait pas grand chose à voir avec ce qui se passait dans le pays même, mais dont les personnages principaux étaient nos responsables européens, aux prises avec les marchés financiers. L'évolution des taux d'intéret, la contagion tant redoutée aux autres pays, les chiffres mirobolants des multiples plans de sauvetages, voilà de quoi était faite la trame de cette histoire. Tout le suspens tenait dans l'éventualité de la faillite et de la sortie de la Grèce de la zone euro.
     
    Mais, deux ans après le début de la médiatisation de la crise, 4 ans de récession, la situation prend une dimension toute nouvelle. On s'aperçoit que, au delà de l'inquiétude des Européens sur leur monnaie, la Grèce vit un drame national d'une ampleur inouïe. Le PIB a chuté de 20%. Le chômage avoisine les 20% de la population active. La pauvreté s'accroie. La crise sociale considérable est le prélude d'un tremblement de terre politique, après 40 ans de stabilité politique pour les pays de la zone euro.
     

    Dans cet autre article, commence à se faire jour, une réaction politique, dont on ne sait pas trop sur quoi elle peut déboucher :

    "(...) Ce matin je rencontre Pétros, petit commerçant. Je le connais un peu, il a toujours voté à droite, sans plus. C'est à dire, qu'il préférait suivre les matchs de football plutôt que la politique, un gentil monsieur comme on dit, ayant conservé à peu près sa petite place gentille, au sein du rang social. Eh bien, ce matin je l'ai vu métamorphosé. «Ce n'est pas une affaire de droite ou de gauche, nous sommes sous occupation allemande et bruxelloise, donc il faut se sortir du bourbier, quitter la zone euro et l'Union Européenne simultanément, alors après, dans la souffrance, nous irons organiser nos affaires, Samaras [chef de la droite] est fichu, seulement je voudrais voir nos militaires plus actifs... ». Donc pour un gentil... le parcours est long, finalement deux années Mémorandiennes, c'est comme deux ans sur le front de l'Est, les mentalités subissent alors un formatage complet pour ensuite recevoir un nouveau système d'exploitation. Sauf que ce n'est pas forcement celui imposé par les banquiers. (...)
     
    Même notre président, si « mou » jusqu'à présent, Karolos Papoulias, a accusé hier le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, d'avoir insulté notre pays. « Naturalisation » un peu tardive chez nos indignés, mais passons. Car Karolos Papoulias laissant par ailleurs entendre que la Grèce pourrait faire faillite, a par la même occasion vivement critiqué les attaques lancées contre nous par certains « Euro-partenaires » comme les Pays-Bas et la Finlande. « Je ne peux pas accepter que M. Schäuble insulte mon pays », a déclaré notre président et ancien résistant contre la précédente occupation durant la Seconde Guerre mondiale. « Qui est ce Monsieur Schäuble qui humilie la Grèce ? Qui sont ces Néerlandais? Qui sont ces Finlandais? Nous, nous avons fait la guerre [en 1940], non seulement pour la Grèce mais aussi pour [la liberté de] toute l'Europe», s'est-il insurgé, au cours d'un discours prononcé au ministère de la Défense.... (...)
     
    Le journaliste anti-Mémorandiste, Georges Trangas, derrière le micro de Real Fm hier mercredi, a prétendu qu'un de ses amis, un entrepreneur justement, l'aurait mis en garde : « Fais gaffe, les Allemands te cherchent, toi et ta famille, déjà ils mettent la pression pour te faire éjecter de cette radio ». Poursuivant dans cette voie, et je le vois venir, on entendra des déclarations du genre « Alors Monsieur Schäuble, voulez-vous la guerre totale ? », et plus personne ne trouvera l'anachronisme si drôle... (...)
     
    Cette semaine encore, des universités ont reporté certaines épreuves sur table à cause du manque de papier, plus de budget pour les feuilles d'examen. L'organisme national du logement ouvrier a été supprimé, et deux de ses agents ont failli se jeter du quatrième étage, pompiers et policiers ont évité de justesse le double suicide. Tandis que certaines ambassades dressent les listes de leurs citoyens en Grèce au cas où (évacuations d'urgence), et préviennent des risques de pénurie en nourriture et en carburant (hebdomadaire Epikaira – 09/02/2012), nos écoles ferment assez souvent pour quelques jours, car sans chauffage... Hérodote passe mal ! (...)"
     

     

    Un mandat d'arrêt contre les représentants de la Troika !!

     
    « Athènes le 9 février 2012
    Destinataires
    Les Représentants :
    De la Commission Européenne M. Servaas Derooz
    Du FMI M. Poul Thomsen
    De la BCI M. Klaus Mazouch
     
    Messieurs,
     
    Le conseil étendu, en assemblée générale hier 8/2/2012 et aujourd'hui 9/2/2012, de notre Confédération composée des représentants de toutes les organisations des Agents de la Police du pays, a décidé à l'unanimité de s'adresse à vous, vous signalant ce qui suit :
     
    Depuis deux ans, la Confédération Panhellénique des Agents de la Police, vous a prévenu sur le fait que cette politique que vous dictez et dont vous exigez l'exécution «mettant le pistolet sur la tempe », dynamite la cohésion sociale et assassine tout espoir de reprise de l'économie grecque.
     
    Bien à temps, par des notes de protestation déposées auprès des instances ici de l'Union Européenne ainsi qu'auprès des Ambassades de l'Allemagne et de la France, nous avions alors exprimé notre opposition radicale à toute mesure qui insulte la dignité et la sensibilité démocratique de notre peuple.
     
    Nous vous avions prévenus, que nous refusons à nous positionner face à nos parents, nos frères et sœurs, nos enfants, face à tout citoyen de ce pays qui proteste exigeant le changement de cap.
     
    Nous proclamons tous, des politiques programmées qui garantiront les intérêts du peuple des travailleurs et de nous tous, car désormais nous survivons sous le seuil de pauvreté.
     
    Les intérêts des bailleurs de ces prêts usuriers, les détenteurs des capitaux qui veulent nous arracher nos richesses nationales, ne doivent suivant aucune règle de droit, prévaloir sur les besoins élémentaires dans la survie quotidienne de tout un peuple. Et bien au-delà, la priorité donnée à la survie des citoyens d'une nation, repose sur le droit international et elle doit demeurer la priorité dans toute politique interne. D'autant plus que nous, tout comme la majorité de notre peuple, subissant le même sort, nous ne sommes en aucun cas responsables de la crise.
     
    Néanmoins, puisque nous constatons que vous continuez sur la même politique catastrophique pour nous tous, nous voulons déclarer de manière catégorique qu'en aucun cas nous acceptons votre volonté, à savoir, nous conduire à nous entretuer avec nos frères.
     
    Nous vous avertissons donc, étant les représentants légaux des Policiers Grecs, que nous exigerons
    la mise en place des mandats d'arrêt à votre encontre, pour non respect de notre législation, vous plaçant alors sous arrestation si possible immédiate. Ce non respect de la législation pénale est relatif à vos actes en cours, visant à abolir ou à réduire notre régime démocratique, notre souveraineté nationale, visant également à atteindre les droits et jouissances légitimes du peuple grec.
     
    La Confédération Panhellénique des Agents de la Police appelle tous les policiers qui le souhaitent, à une « grève blanche », c'est à dire à ne plus opérer dans le cadre de certaines actions, comme la mise à disposition des pièces et documents émanant des Tribunaux, le croisement des données concernant les procès verbaux pour non respect de la législation sur l'urbanisme ou encore la surveillance des stades ».
     

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