• Jacques Sapir préconise la dissolution de la zone euro

    Plus que l’Euro, c’est le principe d’une coordination des politiques monétaires qu’il faut sauver. Si des dévaluations sont inévitables, il faut les accepter mais faire en sorte qu’elles ne sortent pas d’un cadre pré-établi. (Septembre 2011)

    Il faut donc s'attendre à une montée du chômage de 3 % à 4 % au minimum sur un horizon de douze mois. Dans ces conditions, parler de "redressement productif" pour la France est une sinistre fumisterie. (Septembre 2012)

    Jacques Sapir

     

    Intervention  du 4 septembre sur France Culture


    Les Enjeux internationaux - Union européenne. Gestion et sortie de crise : les scénarios possibles

     

     


      
     
     

    "Il est urgent de dissoudre la zone euro", dans Le Monde - Septembre 2012. Extrait.

     

    "En France, ce sont au minimum 300 000 emplois industriels qui sont menacés d'ici à décembre, à la fois dans les grandes entreprises et les PME-PMI. Au premier semestre de 2013 ce sont encore 200 000 emplois supplémentaires qui devraient être détruits. La situation est bien pire en Espagne (avec 24 % de chômeurs) et l'on s'approche des niveaux espagnols en Grèce et au Portugal. A ces subventions aux entreprises viennent donc s'ajouter les coûts d'indemnisation des travailleurs licenciés. Il ne faut pas chercher plus loin la cause du déficit public et de l'accroissement de la dette.

    Ceci est aggravé par l'anémie les pays de la zone euro depuis l'introduction de la monnaie unique. Le décalage de croissance est net avec les autres pays développés non membres de la zone euro.
    Il faut donc s'attendre à une montée du chômage de 3 % à 4 % au minimum sur un horizon de douze mois. Dans ces conditions, parler de "redressement productif" pour la France est une sinistre fumisterie. (...)

    Une décision coordonnée permettrait de définir des niveaux de dévaluation et de se doter des mécanismes susceptibles de contrôler les mouvements de ces nouvelles parités.

    Les dirigeants français ont communié depuis des années dans la religion de l'euro. On comprend que changer de politique soit difficile. Mais ils doivent comprendre que ce qui nous attend, tant en France qu'en Europe, sera incommensurablement plus pénible, et aura de tragiques répercussions, s'ils ne prennent pas cette décision. Gouverner, c'est choisir."  

       
     
      

      France Culture - Mai 2012   
     
     

    Jacques Sapir annonce la crise terminale de la zone euro

     

      BFM - 7 mai 2012
     
     
     
    «Bank run» en Europe, dans Marianne. Extrait.

    "Si un « bank run » survient en Espagne, ou si le même mécanisme s’accélère en Grèce, la question d’un effondrement a très court terme de la zone Euro ne pourra plus être éludé.

    Faute de réponses structurelles, aujourd’hui impossible tant pour des raison politiques qu’institutionnelles, une dissolution ordonnée de la zone apparaît comme la seule solution susceptible de préserver l’avenir et de permettre la survie de mécanismes de coordination monétaire."

     

    Zone Euro : le bateau coule…, dans Ria Novosti. Extrait.

    " Désormais attaquée de toute part, la zone Euro est en train de craquer. Seules des mesures radicales pourraient l’empêcher de sombrer. Mais, ces mesures ont été obstinément refusées tous ces derniers mois. Il est peu probable qu’elles soient prises dans les semaines à venir. (...)
     
    La seule question qui reste posée est de savoir si nous assisterons à un naufrage dans le désordre, ou si les gouvernements des pays de la zone Euro sauront s’entendre pour trouver une issue concertée, qui soit le moins traumatisante possible. Il faut certes continuer d’espérer, mais il faut aussi se préparer au pire."

     

    Avril 2012

     

    Euro : la fin de la récréation - Avril 2012. Extrait.

    "(...)  La crise que l’Espagne et l’Italie connaissent, avec, bien entendu, la Grèce et le Portugal, n’est pas une simple crise de liquidité mais bien une crise de solvabilité. Pour la résoudre, il faudrait que ces pays retrouvent le chemin de la croissance. Mais ils en sont bien loin. (...)

    Ensuite, les crédits accordés par la BCE n’ont eu aucun effet. Les banques continuent de mettre en œuvre une forte contraction du crédit pour les particuliers et les entreprises. L’argent à bon marché obtenu auprès de la BCE leur a servi à acheter des titres d’États, qu’elles se sont empressées d’apporter à la « prise en pension » à cette même la BCE. Le bilan de cette dernière a à la fois fortement augmenté, mais s’est aussi qualitativement détérioré. En fait, avec plus de la moitié de son actif (2687 milliards d’Euros) constitué des mauvaises dettes, la BCE s’est transformée en une immense caisse de défaisance. Enfin, on constate désormais que les effets de ces injections de crédit sur les dettes souveraines sont terminés. Les conditions d’un nouvel accès de fièvre dans la crise de l’Euro sont donc réunies."

    Dans Ria Novosti

     

    Zone Euro : un optimisme en trompe l’œil? - Mars 2012. Extrait. 

    "La situation de la zone Euro demeure critique, en dépit de l’optimisme qui prévaut actuellement. (...)

    Ces politiques de déflation visent à assurer le retour rapide, en théorie dès 2013, à la solvabilité budgétaire. Il est plus que douteux que l’on puisse atteindre un tel objectif. Ces politiques s’accompagnent de plus de la volonté de contracter la demande intérieure pour que les pays concernés retrouvent un équilibre de la balance commerciale. C’est en effet la seule possibilité dans la mesure ou – pour l’instant – il est exclu que ces pays sortent de l’euro et dévaluent leur monnaie retrouvée.

    Mais, si l’on veut assurer la solvabilité externe (balance commerciale) par le seul biais de la compression de la demande intérieur, le coût en termes de chômage sera énorme3:

      Taux de chômage
    début 2012
    en % de population active
    Taux nécessaire
    pour l’équilibre de la
    Balance Commerciale
    Accroissement
    du taux
    de chômage
    Italie 9,2 % 16 % 6,8%
    Espagne 22,9 % 26 % 4,1 %
    Portugal 10,7 % 36 % 24,3%
    Grèce 19,8 % 52 % 32,2%
    France 9,4 % 20 % 10,6%

    Encore faut-il savoir que ces estimations n’incluent pas l’effet cumulatif des ajustements des autres pays sur le pays considéré et qu’elles sont extrêmement sensibles aux perspectives de croissance.

    Tel est le coût pour sauver l’Euro aujourd’hui. Voulons nous vivre dans ce monde-là ? On imagine d’ailleurs sans peine, et au-delà des troubles sociaux qu’impliqueraient ces niveaux de chômage, la forte hausse des prestations sociales qui serait nécessaire. Ceci provoquerait un dérapage inévitable des dépenses budgétaires.

    (...) l’appartenance à la zone Euro a empêché ou retardé dramatiquement les mesures correctives nécessaires. La responsabilité de l’Euro est bien engagée. Rien ne justifie donc l’optimisme actuel."

    Dans Ria Novosti

     

    Janvier 2012

     

    En janvier de cette année, le temps se gâte pour la monnaie unique, conformément aux prévisions de Jacques Sapir. Seulement la banque centrale européenne a acheté du temps en injectant 1000 milliards de liquidité. L'euro passera donc l'hivers. L'occasion de faire le point pour l'économiste, en face de journalistes contradicteurs acharnés (Brice Couturier sur France Culture) ou incrédule (C dans l'air)  : 

    C dans l'air - L'euro est-il une bonne monnaie ? - Janvier 2012

     

     

    Joyeux dernier anniversaire, l’euro ? - Les Matins de France Culture - Janvier 2012

     

     

    Octobre 2011

     

    L'accord signé ne fait que prolonger l'agonie de l'euro, Jacques Sapir - 27 octobre 2011

    "Les pays européens se sont mis sous la houlette de l'Allemagne et la probable tutelle de la Chine. C'est une double catastrophe qui signe en définitive l'arrêt de mort de l'Euro. En fermant la porte à la seule solution qui restait encore et qui était une monétisation globale de la dette (soit directement par la BCE soit par le couple BCE-FESF), la zone Euro se condamne à terme. En recherchant un « appui » auprès de la Chine, elle s'interdit par avance toute mesure protectionniste (même Cohn-Bendit l'a remarqué....) et devient un « marché » et de moins en moins une zone de production. Ceci signe l'arrêt de mort de toute mesure visant à endiguer le flot de désindustrialisation.(...)

    (...)Les conséquences de cet accord partiel seront très négatives. Pour un répit de quelques mois, sans doute pas plus de six mois, on condamne les pays à de nouvelles vagues d'austérité ce qui, combiné avec le « credit crunch » qui se produira au début de 2012, plongera la zone Euro dans une forte récession et peut-être une dépression. Les effets seront sensibles dès le premier trimestre de 2012, et ils obligeront le gouvernement français à sur-enchérir dans l'austérité, provoquant une montée du chômage importante. Le coût pour les Français de cet accord ne cessera de monter. 

    Politiquement, on voit guère ce que Nicolas Sarkozy pourrait gagner en crédibilité d'un accord où il est passé sous les fourches caudines de l'Allemagne en attendant celles de la Chine. Ce thème sera exploité, soyons-en sûrs, par Marine Le Pen avec une redoutable efficacité. Il importe de ne pas lui laisser l'exclusivité de ce combat.
     
    La seule solution, désormais, réside dans une sortie de l'euro, qu'elle soit négociée ou non."
    Dans Marianne
     

    L’agonie de l’Euro, par Jacques Sapir - Septembre 2011. Extraits

    "La crise grecque a pris une tournure clairement incontrôlable. Un défaut de ce dernier pays ne peut plus être évité. Il peut seulement être retardé. Il peut survenir à partir du mois d’octobre 2011, même s’il est encore probable qu’il se produira entre novembre et décembre 2011. Ce défaut ne fait sens que si la Grèce sort de la zone Euro, ce qui pourrait survenir soit immédiatement soit dans un délai de 6 à 8 semaines après le défaut.(...)

    Avec le défaut et avant la sortie de la Grèce de la zone Euro, la spéculation se déchaînera contre le Portugal, l’Irlande, l’Espagne et l’Italie (et peut-être la Belgique) (...)

    L’Euro, dans sa forme actuelle est condamnée. Les moyens évoqués pour stabiliser puis résorber les déséquilibres tant conjoncturels (comme la hausse rapide du poids des dettes souveraines) que structurels (le déficit de croissance avec le reste du monde développé, le phénomène d’euro-divergence entre les pays) sont aujourd’hui soit insuffisants soit politiquement impossibles.(...)

    La poursuite de la politique actuelle tentant de sauver l’Euro va provoquer d’ici quelques mois une grave crise dans les relations franco-allemandes. L’opposition entre les deux pays est désormais systématique.

    Les conséquences sur la France de cette politique risquent d’être dramatiques. Non seulement la contribution que notre pays devra verser, directement ou indirectement, sera lourde, mais les conséquences combinées sur la croissance d’une politique d’austérité draconienne et d’un taux de change surévalué nous condamneront à une longue période de récession et à une accélération du processus de désindustrialisation que nous connaissons déjà.

    L’Euro importe moins que le principe de coordination monétaire. Plus que l’Euro, c’est le principe d’une coordination des politiques monétaires qu’il faut sauver. Si des dévaluations sont inévitables, il faut les accepter mais faire en sorte qu’elles ne sortent pas d’un cadre pré-établi. Pour cela, il importe de limiter les espaces de spéculations en contrôlant les mouvements de capitaux et en interdisant un certain nombre d’opérations sur les marchés. Ces mesures auraient du être prises dès le début de la crise en 2008. Il faut tirer les leçons de pourquoi il n’en fut rien et comprendre qu’une gouvernance active n’est pas possible avec un grand nombre de pays. C’est pourquoi il faut accepter de passer du principe de coopération (dont le meilleur exemple est la monnaie unique) au principe de coordination et à terme soit faire évoluer l’Euro, soit le recréer comme une monnaie commune."

     

    Décembre 2010

     

     A la fin de l'année 2010, sur ce même plateau, s'était tenu un débat de haute volée entre Jacques Sapir et son collègue de l'école d'économie de Paris, Daniel Cohen, le tout en présence du ministre Laurent Wauquiez, tétanisé. 

    Daniel Cohen, pourtant un européen convaincu mais tombé en dépression depuis le début de la crise devant le spectacle de la gestion catastrophique des autorités européennes, aura ces mots :

    " Ce que les historiens retiendront de l'année 2010 : le jour ou l'europe n'est pas venu au secours des européens".

      

     Ce soir ou jamais - 13 décembre 2010 - Grèce, Irlande... L'europe en crise ?

       

    Résumé des 5 articles de Jacques Sapir parus dans la presse et répertoriés sur le site mémoire des luttes :

    Jacques Sapir a décrit, depuis la mise en place de la monnaie unique, le processus d'eurodivergence en cours au sein des pays de la zone euro. La suppression des taux de change entre monnaies nationales a permis à l' Allemagne de cumuler les excédents commerciaux, en particulier  au détriment des pays du sud. Symétriquement ceux-ci ont vu s'envoler leur endettement public et privé tout en bénéficiant des taux d'intérets faibles que leur garantissait leur appartenance à la zone euro.

    Avec la crise financière de 2008, l'insolvabilité structurelle des PIGS (Portugal, Irlande , Grèce, Espagne) est apparue au grand jour. La crise des finances publiques pour les uns ou la faillite du secteur bancaire pour les autres ont abouti au même résultat : les taux d'intéret de l'emprunt public ont explosé.

     En situation de faillite virtuelle, les gouvernements, à genoux devant les marchés et leurs partenaires européens, se sont vus imposer des conditions de financement quasi usuraires et des plans d'ajustement budgétaire drastiques. Leurs peuples se retrouvent maintenant dans une situation intenable, confrontés à la cupidité des investisseurs et à l'égoisme allemand.

    La mise en place de plans d'austérité n'offre aucune issue à la crise actuelle. Il est temps de reconnaitre qu'en l'état de ses institutions et de son économie, la zone euro n'est pas une "zone monétaire optimale" n'en déplaise aux promoteurs la monnaie unique.

     Deux solutions opposées sont envisageables : la création d'un véritable gouvernement économique européen, avec tout ce que cela signifie comme transfert de souveraineté. Ou bien la fin de la monnaie unique et la mise en place de procédures de coopération plus adaptées à l'hétérogénéité des économies nationales.  

    En l'absence de décisions coordonnées de la part des partenaires européens, le risque est d'assister à l'éclatement de la zone euro dans la panique générale, sur fond de défauts sur les dettes publiques et de faillite bancaire en chaine.

    C'est pourquoi, étant donné la situation explosive dans laquelle nous nous trouvons, et à défaut d'avancée des europeéns sur la question de la mutualistion de la dette et de son financement par la BCE, Jacques Sapir nous livre un document de travail dans lequel il élabore pour la France une stratégie de sortie de l'euro :  S'il faut vraiment sortir de l'euro.

     

    Déjouer le piège de la rigueur et le verrou de l’euro, juin 2010

    Vers une crise terminale de la zone euro ?, novembre 2010

    L'euro peut-il encore être sauvé ?, décembre 2010

    Dévaluer l'euro ou en sortir, février 2011

    Les défauts sont inévitables, avril 2011

     


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  • Commentaires

    1
    EU Citizens
    Vendredi 30 Novembre 2012 à 22:31

    Building a true European Union through a cooperative european disunion:

    http://building-a-true-european-union.blogspot.com

     

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