• "Dans la vision allemande de la situation, l’économie est un match de football, et c’est l’Allemagne qui gagne. (...) Rien ne semble en mesure d’arrêter ni l’Allemagne, ni Merkel. Un petit nombre de responsables intelligents comprennent ce qui est en jeu mais ils sont prêts à courir le risque d’un accident. Ils n’ont pas pour objectif prioritaire de préserver l’euro.(...)"

    "Au lieu de l'unité européenne, nous avons procédé à l'unité nationale (...) L'Allemagne ne se considère plus comme un membre de l'Union européenne mais comme une puissance autonome." 

    Wolfgang Münchau, éditorialiste allemand au Financial Times.

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  • "Il y a un risque réel de voir s'établir de manière permanente une Europe à deux vitesses. Les ressources humaines et financières iront vers le centre, laissant la périphérie dans la dépression, sans espoir d'en sortir jamais. Mais le mécontentement monte à la périphérie." (Juin 2012)

    "L’Allemagne doit diriger, ou partir. (...) Puisque la fin de l’euro causerait d’immenses dommages à tous les pays membres, et en particulier à l’Allemagne, l’Allemagne continuera à faire le minimum nécessaire pour faire tenir l’euro. (...) L’Union Européenne qui émergera de ce processus sera diamétralement opposée à l’idée d’une Union Européenne qui était l’incarnation d’une société ouverte. Elle sera un système hiérarchique construit sur base des obligations liées aux dettes plutôt que sur une association volontaire d’égaux. Il y aura deux classes d’état, prêteurs et emprunteurs, et les prêteurs seront à la manœuvre. (...) Le pouvoir impérial peut amener de grands bénéfices, mais il doit être mérité en se préoccupant de ceux qui vivent sous son joug." (Discours de Septembre 2012)

    Georges Soros, financier

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  • Le populisme des élites est de loin ce qu'il y a de plus inquiétant dans la période actuelle. Editorial édifiant et délirant de Christophe Barbier, de l'Express qui réclame "une tutelle" pour la grèce de la part de l'Allemagne et la France.

    De son côté, Erik Izraelewicz journaliste pseudo économique au Monde, laisser éclater sa rage contre les Grecs, par lesquels le péril est arrivé. Maudits Grecs : "Il n'est pas admissible qu'un petit pays, par son refus des règles du jeu, puisse continuer à mettre en danger l'ensemble du continent. En novembre dernier, Georges Papandréou, alors premier ministre, plaidait en faveur d'un référendum. Les législatives du 17 juin en font office. Aux Grecs de choisir. En espérant qu'ils feront le bon choix. Sinon, l'Europe devra en tirer les conséquences. Sans état d'âme."

    Finalement, ce sont les banquiers centraux qui expriment le mieux leur haine de la démocratie. Jean-Claude Trichet, ancien président de la BCE, propose d'abolir temporairement la démocratie lorsque cela est nécessaire, et la remplacer par une technocratie éclairée, qu'il appelle "fédéralisme d'exception" tandis que son remplaçant à la tête de la BCE, Mario Draghi, du haut de son irresponsabilité démocratique, annonce : "la fin du modèle social européen" (voir ci dessous). 

    C'est l'heure de la revanche sociale pour les élites néolibérales qui voient dans la crise l'opportunité d'abolir enfin nos démocraties sociales issues du compromis social de l'après guerre. Pour cela elles sont prêtes à tout.

     

     

     

     

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  • Le célèbre philosophe allemand, Ulrich Beck, est membre du groupe Spinelli, ce cercle qui regroupe les pro-européens fédéralistes. Il a publié dans les colonnes du Monde, deux textes, d'une grande force, à plus d'un an d'intervalle, le premier s'inquiétant de la tentation d'un repli nationaliste des élites allemandes, l'autre de ce "monstre politique" en gestation, un empire européen dominé par l'Allemagne. L'infléchissement du discours suit le chemin emprunté par l'Europe sous la férule d'Angela Merkel, mais pas seulement. Le regard du philosophe aussi change sur la nature véritable de cette europe qui se révèle à la faveur de la crise. Inflexion mais pas rupture donc, car, dès le début, tout était en place pour que ce regain de nationalisme allemand - et la promotion au niveau européen d'un nationalisme réciproque -  se mue en euronationalisme allemand.

    L'empire cosmopolite rêvé par Ulrich Beck ("Pour un empire européen", 2007), fait place à "une variante européenne de l'Union Soviétique". Tiens donc ?

     

     

    "Le nationalisme réciproque qu'avancent certains Européens pragmatiques n'est-il pas la solution ? Non seulement il permet que chaque Etat règle ses propres problèmes de finances de manière autonome, mais il lui en fait même le devoir.(...)

    A l'instar du président américain George W. Bush, qui utilisa la logique du risque pour dicter au reste du monde son unilatéralisme par une déclaration de guerre au terrorisme, Angela Bush a utilisé le risque financier en Europe pour imposer au reste de l'UE la politique allemande de stabilité. (...)

    Au prix d'un étonnant mélange d'autoréférentialité, d'autosuffisance et d'auto-illusion."

    Ulrich Beck, Avril 2010

     

     

    "Cette crise sans fin va-t-elle accoucher d'un monstre politique ? (...)

    Le pouvoir obéit à une logique d'empire, non pas militaire mais économique, qui établit une différence entre pays débiteurs et pays créanciers (c'est pourquoi, il est absurde de parler de "IVe R eich"). Son fondement idéologique est ce que j'aimerais appeler l'euronationalisme allemand, soit une version européenne du nationalisme du deutschmark (...)

    Cet avenir, qui germe dans le laboratoire du sauvetage de l'euro, dont il est pour ainsi dire un effet secondaire intentionnel, ressemble effectivement, j'ose à peine le dire, à une variante européenne tardive de l'Union soviétique (...)

    Cependant, cette voie vers une Europe des apparatchiks, avec un Politburo à Bruxelles ou à Berlin, parachève la malformation congénitale de l'Europe et pousse à l'extrême le paradoxe d'une Europe qui existe bel et bien sans Européens"

    Ulrich Beck, Décembre 2011

     

     

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