• Patrick Artus se lamente de la déraison européenne (It's the politics, stupid !)

    Partie 1 : Le rêve européen de Patrick Artus

    Partie 2 : La gouvernance européenne rend Patrick Artus nerveux

    Partie 3 : Patrick Artus se lamente de la déraison européenne


     

    Les travaux de Patrick Artus mettent en évidence les tares congénitales de l'Union Monétaire, dont l'existence en mise en péril fautes d'institutions adéquates à l'échelle européenne. En eurofédéraliste convaincu, cet économiste a été longtemps confiant dans la capacité des européens à surmonter une crise, qui en fin de compte aura servi d'accélerateur à l'intégration politique du continent. C'est pourquoi, il a tout d'abord interprêté les plans de sauvetage, sous forme de prêts aux Etats en difficulté, comme des réponses provisoires, permettant d'assurer la transition vers une Unions de transfert. Quant aux plans d'austérité, ils avaient un sens tant qu'ils visaient à discipliner les Etats aidés afin de se prémunir contre le gaspillage creusant les "mauvais déficits".

    Mais rien ne s'est passé comme Patrick Artus l'avait escompté. Angela Merkel rechigne à octroyer des prêts, et surtout impose en contrepartie des plans d'austérité d'une ampleur dramatique, qui précipitent les pays "bénéficiaires" en dépression économique, et en crise politique majeure. Ceux-ci étant privés de la possibilité de dévaluer, et en absence de solidarité européenne : "le chômage est bien la seule variable d’ajustement (de rééquilibrage) dans la zone euro, ce qui peut être jugé insupportable."

    De ce point de vu, le premier semestre de l'année 2012 a été celui de révisions doctrinales déchirantes. La rationalité économique aurait dû pousser à l'accord autour de mécanismes de transfert, et à la révolution fédérale ? Les peuples du nord refusent de payer pour des "fainéants et des tricheurs" tandis que ceux du sud ne veulent pas se soumettre à l'hégémonie allemande. Pour ses soixante ans, Patrick Artus découvre que des contraintes politiques s'imposent parfois aux lois de l'économie :

    Le fédéralisme "raisonnable" entre ces pays souverains et hétérogènes sera donc plus difficile à définir que ce que croientcertains.

    Souveraineté. Le mot est lâché, il faudra faire avec et cela l'amène à reformuler son objectif initial. Exit le rêve d'une Union de Transfert pure et parfaite, il faut en rabattre sur les montants des transferts qu'il sera possible de négocier avec les Allemands en particulier :

    Les Eurobonds (Eurobills) seraient très compliqués à introduire (...) il vaudrait mieux, il nous semble, réfléchir par exemple à un système européen d’indemnisation du chômage ; à une TVA européenne.

    Moins de transferts dit aussi moins de déséquilibres commerciaux au sein de la zone, au détriment de la spécialisation géographique des facteurs de production :

    "A plus long terme, fédéralisme intelligent aidant les pays en difficulté à développer leur offre exportable, et en même temps finançant tant que c'est nécessaire leur déficit extérieur. "

    "Faire disparaître le déficit extérieur est impossible sans conséquences sociales insupportables dans les pays très désindustrialisés de la zone euro."

    "Il faut réaliser qu’il s’agit d’un ajustement énorme, qui peut nécessiter plusieurs décennies."

    Moins l'Allemagne se montrera coopérative, plus la crise économique, sociale et politique sera intense dans ces pays, en attendant qu'ils redressent leur système productif. Mais alors, il ne faut plus compter sur le fait qu'ils pourraient remboursers leur dettes :

    "La seule solution pour éviter une longue période de stagnation économique, due à un recul de la demande et à une hausse de l'épargne, est d'annuler, d'une manière ou d'une autre, une partie de la dette, en partageant le coût de cette annulation entre les prêteurs et les Etats."

    Il s'agit là d'un veritable aggiornamento idéologique de la part de notre économiste banquier qui avait refusé catégoriquement la possibilité d'un "évènement de crédit" - pour le dire plus abruptement, une banqueroute des Etats surendettés. Mais cette solution à deux avantages : d'une part, l'annulation des dettes impactant par définition davantage les riches, c'est la meilleure réponse à la crise, qui ne l'oublions pas, est due fondamentalement aux inégalités de revenus et de patrimoines, lesquelles d'ailleurs n'ont pas cessé de s'accroitre avec la crise. D'autre part, c'est un moyen de faire payer les allemands - qui sont en définitive les créanciers qui subiront le reset.

     "Cette opération s’opérerait évidemment au détriment des prêteurs : retraités, titulaires d’assurance-vie, actionnaires et déposants dans les banques, pays émergents et exportateurs de pétrole et pays de l’OCDE excédentaires, l’idée étant que la propension marginale à dépenser des emprunteurs est nettement supérieure à celle des prêteurs : c’est pour cette raison que le coût en croissance de la réduction des taux d’endettement serait plus faible qu’avec la technique présente de compression de la dépense des emprunteurs."

    Récapitulons. Le nouveau fédéralisme intelligent prôné par Patrick Artus intègre "la contrainte politique" : le montant des transferts ne sera ce pas à la hauteur de ce qui aurait permis une spécialisation productive optimale au sein de la zone. Cet objectif - plus réaliste - doit être atteint grâce à 3 éléments : annulation des dettes, transferts budgétaires modérés via par exemple une allocation chômage fédérale, et réindustrialisation. Le risque, si on suit la pente mauvaise de la gouvernance européenne, c'est qu'en l'absence totale de solidarité, "l'euro devienne inutile, c’est-à-dire qu’il ne remplisse plus les rôles pour lesquels il a été créé."

    Nous avons maintenant la feuille de route; à l'heure où les esprits les plus pessimistes imaginent le pire pour l'Union Monétaire, que prévoit-il qu'il va arriver ? Voyons les derniers écrits de Patrick Artus :

    Lorsque ces pays (Espagne, Italie, France, Portugal, Grèce, Pays-Bas) comprendront que l’Allemagne n’a pas en réalité de pouvoir de négociation compte tenu de la taille de ses avoirs dans le reste de la zone euro, ils obtiendront de l’Allemagne des réformes institutionnelles rapides (23 mai 2012)

    Finalement 1 mois après : 

    Il faudra bien accepter la position de l’Allemagne (...) Il ne s'agit pas de dire que ces évolutions sont optimales, il s'agit de dire que, compte tenu du rapport de force, elles sont probablement inévitables pour sauver l'euro. (21 juin 2012)

    Autrement dit, ce serait là, la fin de l'utopie fédéraliste de Patrick Artus - les appels de la chancelière à l'union politique ne doivent tromper personne, il s'agit d'imposer à l'europe du sud, des ajustements brutaux, coûteux en terme de chômage et de baisse de niveau de vie, le tout pour précisément éviter de s'en remettre à la solidarité européenne. Mais tout cela rend la situation politique instable comme on le voit déjà en Grèce, et la question de l'appartenance à la zone euro se pose pour des Etats frappés de plein fouet par la crise et privés de politique monétaire, et de politique de change pour y faire face : 

    Pour que la Grèce échappe à la mort lente (programme d’austérité) et à la mort brutale (sortie de l’euro), il faudrait un plan européen massif d’aide à la reconstruction de l’économie grecque et à la création d’emplois en Grèce, plan peu probable aujourd’hui, et très différent de la situation présente où l’aide à la Grèce ne finance que le service de la dette publique grecque détenue par des investisseurs publics.

    Bref, tous aux abris...pour ceux qui veulent les conseils du banquier Artus dans une note intitulée :"Quelles possibilités de couverture contre un scenario d’éclatement partiel de la zone euro ?" :

    Avec la remontée récente des taux d’intérêt sur les dettes périphériques, la question de la pérennité de la zone euro dans sa structure actuelle se pose pour de nombreux agents économiques exposés à la monnaie unique.
    Parmi un ensemble des possibles très vaste, allant de la sortie d’un seul pays comme la Grèce à l’explosion totale de la zone euro, nous retenons un cas intermédiaire, à savoir la sortie de la Grèce, du Portugal et de l’Espagne. Ce choix est motivé par le risque de crises politiques et sociales que les niveaux de chômage atteints, notamment parmi les jeunes, font peser sur ces pays...



    * * *


    1. Sur le fédéralisme intelligent :

     

    Que va-t-il se passer puisque l'euro ne peut pas exploser - Mars 2012. Extrait.

     Si on raisonne à l'envers et qu'on part du postulat que l'éclatement de l'euro est trop coûteux pour être accepté par l'Allemagne, alors, quels que soient les commentaires faits aujourd'hui en Allemagne (Weidmann, Sinn, Stark…), l'Allemagne sera obligée d'accepter les politiques qui éviteront l'éclatement de l'euro :
    - à court terme, rôle accru de la BCE pour financer les déficits extérieurs et les déficits publics, donc poursuite de l'extension du bilan de la BCE
    - à plus long terme, fédéralisme intelligent aidant les pays en difficulté à développer leur offre exportable, et en même temps finançant tant que c'est nécessaire leur déficit extérieur.

     

    Fédéralisme : les deux pièges à éviter - Juin 2012. Extrait.

    Tout le monde aujourd'hui évoque la nécessité de la mise en place du fédéralisme, sous une forme ou sous une autre, dans la zone euro, mais avec des définitions différentes du fédéralisme. Deux pièges extrêmes nous semblent devoir être évités : 
     

     - la vision "allemande" du fédéralisme : lorsque les pays ont éliminé tous leurs déséquilibres (extérieurs, budgétaires, de compétitivité) et que leurs économies sont devenues très similaires, on peut mettre en place une "union fiscale", et le fédéralisme. Mais le fédéralisme ne sert alors plus à rien. Son objectif premier est en effet de permettre que des pays hétérogènes pour de "bonnes raisons" (spécialisation productive, dotations en facteurs de production) et ayant des niveaux de revenu différents puissent avoir la même monnaie (l'euro) ;
     

    la vision "française" du fédéralisme ; les pays plus riches, en meilleure situation économique ou budgétaire, transfèrent des revenus vers les autres pays sans que ces autres pays ne restreignent leur souveraineté budgétaire (la capacité des Parlements à avoir des déficits publics importants, à avoir des règles fiscales différentes…). Cette version du fédéralisme créerait évidemment un insupportable aléa de moralité et des problèmes techniques, très compliqués.
     

    Le fédéralisme "raisonnable" entre ces pays souverains et hétérogènes sera donc plus difficile à définir que ce que croientcertains.

     

    Les Eurobonds ne sont pas la forme la plus « facile » de fédéralisme - Juin 2012. Extrait.

    Les Eurobonds (Eurobills) seraient très compliqués à introduire : nécessité de règles budgétaires, de restrictions à la souveraineté des parlements, de modification des traités européens et des constitutions nationales. Il vaudrait mieux, il nous semble, réfléchir par exemple :

    - à un système européen d’indemnisation du chômage ;

    - à une TVA européenne.

     

    La seule solution coopérative à court terme - Mai 2012. Extrait.

    La solution coopérative consisterait alors en une stimulation de la demande intérieure dans les pays excédentaires de la zone euro (Allemagne, Pays-Bas, Autriche principalement), visant à ramener leur demande intérieure vers le niveau plus élevé de leur PIB. Ceci stimulerait les exportations des pays déficitaires vers les pays excédentaires, le niveau de PIB des pays déficitaires, et rendrait moins pénible l'ajustement de ces pays à déficit extérieur. Les pays excédentaires devraientdonc, s'ils coopéraient, mener des politiques budgétaires et salariales plus expansionnistes.



    2. Inutilité de l'euro


    Quatre mécanismes économiques que les autorités européennes n’ont pas compris - Avril 2012. Extrait.

    Nous pensons que la crise de la zone euro révèle que les autorités européennes ne comprennent pas quatre mécanismes économiques importants aujourd’hui dans la zone euro :

    1. baisser les salaires n’est pas un substitut à la dépréciation du taux de change nominal pour réaliser une dépréciation réelle : en raison essentiellement de la rigidité des prix, le coût en emploi de la baisse des salaires est beaucoup plus élevé ;

    2. beaucoup de pays de la zone euro n’ont d’ailleurs pas besoin d’une dépréciation réelle même s’ils ont aujourd’hui un déficit extérieur. Leur secteur manufacturier peut être trop petit pour que leur économie profite d’une dépréciation réelle ; dans beaucoup de pays (France et Italie étant des exceptions) la compétitivité-coût est bonne ;

    3.réduire le déficit extérieur par la baisse des salaires, qui joue surtout par la baisse de la demande intérieure, peut être incompatible avec la réduction du déficit public, ce qui est profondément déstabilisant ;

    4. faire disparaître le déficit extérieur est impossible sans conséquences sociales insupportables dans les pays très désindustrialisés de la zone euro.
     

    Tout ceci implique qu’il faut laisser subsister, au moins pendant une période de temps assez longue, des déficits extérieurs dans les pays de la zone euro, ne pas essayer de les faire disparaître rapidement par la baisse de la demande intérieure, pour éviter l’effondrement de l’activité, permettre la réduction des déficits publics, donner le temps aux politiques structurelles d’avoir des effets, ce qui n’est possible qu’avec la mise en place d’une forme ou d’une autre de fédéralisme.

     

    Quelle croissance dans la zone euro si on applique un plan orthodoxe strict de politique économique ? - Février 2012. Extrait.

    Le plan de politique économique orthodoxe stricte dans la zone euro (...) devrait conduire, de 2012 à 2014, à une croissance au mieux nulle dans la zone euro. De plus, la perte d’investissement des entreprises perpétue la perte de croissance en réduisant la croissance potentielle.
     


    Forcer les pays de la zone euro à devenir homogènes n’a pas de sens - Février 2012. Extrait.

    Le consensus semble être aujourd’hui le suivant : rendons d’abord la zone euro homogène, puis mettons en place les institutions (budget commun, émission obligations communes…) que cette homogénéité rend possibles.
    Mais l’homogénéisation de la zone euro ne nous paraît pas être une bonne politique :

    elle va à l’encontre de la spécialisation productive normale et efficace des pays ;

    elle conduit à des politiques (par exemple baisse forte des salaires) injustifiables d’une part, inacceptables d’autre part.
    La bonne façon de réfléchir à l’évolution institutionnelle de la zone euro est pour nous de réfléchir aux institutions qui permettent qu’il y ait monnaie unique et hétérogénéité forte des pays.


    Le chômage, variable de rééquilibrage entre le Nord et le Sud de la zone euro - Mars 2012. Extrait. 


    A long terme, on peut penser que le Sud améliorera sa compétitivité, se réindustrialisera, même si ce n’est pas certain si ceci ne correspond pas aux avantages comparatifs du Sud. Mais à court terme, la seule solution est de déprimer la demande intérieure du Sud jusqu’au point où son déficit extérieur disparaît : le chômage est bien la seule variable d’ajustement (de rééquilibrage) dans la zone euro, ce qui peut être jugé insupportable.

     

     

    Combien de temps pour un retour à la normale en Espagne ? Juin 2012. Extrait.


    Il faut réaliser qu’il s’agit d’un ajustement énorme, qui peut nécessiter plusieurs décennies.

     


    3. Annuler les dettes


    Les pires crises : celles qui viennent du déséquilibre entre la dette et la valeur des actifs que la dette a financés - Juin 2012. Extrait.
     

     Comment sortir de ce type de crise ? La seule solution pour éviter une longue période de stagnation économique, due à un recul de la demande et à une hausse de l'épargne, est d'annuler, d'une manière ou d'une autre, une partie de la dette, en partageant le coût de cette annulation entre les prêteurs et les Etats.

     

    Pourra-t-on échapper finalement à une vaste opération de réduction des dettes ? - Juin 2012. Extrait.

    Cette opération s’opérerait évidemment au détriment des prêteurs : retraités, titulaires d’assurance-vie, actionnaires et déposants dans les banques, pays émergents et exportateurs de pétrole et pays de l’OCDE excédentaires, l’idée étant que la propension marginale à dépenser des emprunteurs est nettement supérieure à celle des prêteurs : c’est pour cette raison que le coût en croissance de la réduction des taux d’endettement serait plus faible qu’avec la technique présente de compression de la dépense des emprunteurs.

     


    4. Que va t-il se passer ?


    L’Allemagne n’aura pas d’autre choix que de coopérer et d’accepter des réformes institutionnelles rapides - Mai 2012. Extrait.

     Lorsque ces pays (Espagne, Italie, France, Portugal, Grèce, Pays-Bas) comprendront que l’Allemagne n’a pas en réalité de pouvoir de négociation compte tenu de la taille de ses avoirs dans le reste de la zone euro, ils obtiendront de l’Allemagne des réformes institutionnelles rapides :
     

    - coordination des politiques budgétaires ;
    - soutien de la croissance au niveau européen ;
    - fédéralisme (pourquoi ne pas commencer par un système européen
    d’indemnisation du chômage ?)
     

    Alors qu’on pense d’habitude que les institutions ne pourront être modifiées qu’à long terme.

     

    Il faudra bien accepter la position de l’Allemagne - Juin 2012. Extrait.

    L’euro ne peut pas survivre sans l’adhésion de l’Allemagne à l’euro. Or l’Allemagne a une vue très claire de l’Union Monétaire : ce n’est pas une Union de transferts, c’est une Union Monétaire sans fédéralisme.
     

    Pour parvenir à une union politique et fiscale avec l’Allemagne et sauver l’euro, il faudra donc que les autres pays acceptent :
    - des règles budgétaires, fiscales et sociales qui non seulement contraignent les déficits publics mais aussi harmonisent les parties importantes du système fiscal et de protection sociale, sans cette harmonisation, des transferts entre pays apparaitraient liés à l’hétérogénéité des règles ;
    - des évolutions macroéconomiques, portant essentiellement sur le niveau de vie et le coût du travail, qui feraient disparaître à peu près les déficits extérieurs, puisqu'il n'y aura pas de transferts liés au fédéralisme qui compenseraient ces déficits.
     

    Il ne s'agit pas de dire que ces évolutions sont optimales, il s'agit de dire que, compte tenu du rapport de force, elles sont probablement inévitables pour sauver l'euro.

     

    Trois possibilités pour l’Espagne - Mai 2012. Extrait.

    Nous nous intéressons au cas de l’Espagne puisque c’est le seul grand pays de la zone euro confronté à une crise de solvabilité externe et budgétaire.

    Il y a aujourd’hui seulement trois possibilités pour l’Espagne :
    - l’acceptation par les espagnols des coûts (perte de production, chômage) de l’ajustement réel, c’est-à-dire du retour à la solvabilité par les politiques budgétaires restrictives, la baisse des coûts salariaux ;
    - l’acceptation par l’Europe (par l’Allemagne) d’une stratégie coopérative : allègement de la contrainte extérieure qui pèse sur l’Espagne (financements à taux d’intérêt faibles, achats de dette par la BCE) ; aide au développement du secteur exportateur en Espagne ;
    - le refus par l’Espagne des coûts de l’ajustement réel et le refus par l’Europe (par l’Allemagne) de la stratégie coopérative, conduisant inévitablement à la sortie de l’Espagne de l’euro.

     

    Le scénario catastrophe pour la zone euro est tellement catastrophique qu’il est extrêmement peu probable - Décembre 2011. Extrait.

    la sortie de l’euro et la dévaluation d’un pays du Sud de la zone euro dégraderait la compétitivité des pays du Nord de la zone euro, mais surtout leur ferait subir des pertes considérables et insupportables en capital, compte tenu de la taille des actifs et des dettes extérieurs. Elles ne sont donc pas acceptables pour les pays du Nord qui devront trouver une solution pour l’éviter (achat suffisants de dettes publiques par la BCE, sous des conditions raisonnables), quelles que soient leurs déclarations aujourd’hui.

     

    Quelles possibilités de couverture contre un scenario d’éclatement partiel de la zone euro ? - Avril 2012. Extrait.

    Parmi un ensemble des possibles très vaste, allant de la sortie d’un seul pays comme la Grèce à l’explosion totale de la zone euro, nous retenons un cas intermédiaire, à savoir la sortie de la Grèce, du Portugal et de l’Espagne. Ce choix est motivé par le risque de crises politiques et sociales que les niveaux de chômage atteints, notamment parmi les jeunes, font peser sur ces pays.


    Offre-t-on à la Grèce d’autre choix que celui entre la mort lente et la mort brutale ? Juin 2012. Extrait.

    Le programme d’ajustement que la Grèce met en place avec la « Troïka », même adouci et étalé dans le temps, conduit à terme à une baisse du pouvoir d’achat des grecs jusqu’au point où le déficit extérieur de la Grèce disparaît ; compte tenu de la structure économique de la Grèce et de la disproportion entre ses importations et ses exportations, ceci impliquera un effondrement du niveau de vie en Grèce. L’autre possibilité pour la Grèce est de sortir de l’euro et de déprécier massivement sa devise ; mais il y a alors instantanément perte de pouvoir d’achat avec la détérioration des termes de l’échange, et recul massif de la demande intérieure, qui est de toute manière nécessaire puisqu’il n’y aurait alors plus de prêteur pour financer le déficit extérieur de la Grèce.
    Pour que la Grèce échappe à la mort lente (programme d’austérité) et à la mort brutale (sortie de l’euro), il faudrait un plan européen massif d’aide à la reconstruction de l’économie grecque et à la création d’emplois en Grèce, plan peu probable aujourd’hui, et très différent de la situation présente où l’aide à la Grèce ne finance que le service de la dette publique grecque détenue par des investisseurs publics.


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  • Commentaires

    1
    BA
    Vendredi 29 Juin 2012 à 08:41

    Vendredi 29 juin 2012 :

     

    Zone euro : voie ouverte à la recapitalisation directe des banques (Van Rompuy).

     

    La zone euro veut mettre en place d'ici fin 2012 un mécanisme qui permettra de recapitaliser les banques directement via ses fonds de secours et d'assouplir les conditions pour qu'ils achètent de la dette souveraine sur les marchés, accédant à une demande de l'Espagne et de l'Italie.

     

    "Quand ce sera prêt, le Mécanisme européen de stabilité (MES) pourra avoir la possibilité de recapitaliser directement les banques", a déclaré M. Van Rompuy lors d'une conférence de presse à Bruxelles au terme d'un sommet de la zone euro.

     

    La recapitalisation directe des banques se fera sous certaines conditions.

     

    "La zone euro est également prête à ce que les fonds de secours interviennent pour rassurer les marchés", a ajouté M. Van Rompuy, ce qui signifie que le FESF et le MES pourront acheter directement des titres de dette sur les marchés.

     

    http://www.romandie.com/news/n/Zone_euro_voie_ouverte_a_recapitalisation_directe_des_banques_Van_Rompuy_RP_290620120642-23-204095.asp

     

    Cette dernière phrase est hilarante !

     

    "La zone euro est également prête à ce que les fonds de secours interviennent pour rassurer les marchés", a ajouté M. Van Rompuy, ce qui signifie que le FESF et le MES pourront acheter directement des titres de dette sur les marchés.

     

    Mais avec quel argent ?

     

    Avec quel argent le FESF et le MES pourront-ils acheter directement des titres de dettes sur les marchés ?

     

    Et c'est pareil pour la recapitalisation directe des banques : avec quel argent le FESF et le MES pourront-ils recapitaliser directement les banques ?

     

    Rappel : le FESF et le MES sont des coquilles vides. Le FESF et le MES n'ont pas les milliards d'euros nécessaires pour acheter directement des titres de dettes. Le FESF et le MES n'ont pas les milliards d'euros nécessaires pour recapitaliser directement les banques.

     

    Donc le FESF et le MES vont d'abord devoir emprunter des milliards d'euros sur les marchés internationaux.

     

    Ensuite, avec cet argent, le FESF et le MES pourront intervenir.

     

    Bref, on va rajouter des montagnes de dettes par-dessus les montagnes de dettes qui existent déjà !

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