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Article du jour : une nouvelle "crise de 29"?
"Il est fort probable que ces soutiens massifs aux banques n'aient servi à rien, puisque la santé financière des ces dernières ne s'est pas assez améliorée depuis 2008. Elles ont dilapidé ces soutiens en continuant à verser des bonus extravagants et des dividendes conséquents.(...)
"Tant que les Etats (par la politique de leur banque centrale) préfèreront la finance au peuple, nous connaîtrons des crises du type 1929, avec les conséquences désastreuses qui peuvent s'en suivre, comme l'histoire nous les a montrées."
Jean-Yves Lefevre, Université de Paris Dauphine
Allons-nous vers une nouvelle "crise de 29"?, par Jean-Yves Lefevre est chargé de cours à l'Université de Paris Dauphine et dirigeant du Cabinet Lefevre & Associés - Septembre 2012. Extrait.
"(...) On peut facilement comprendre qu'après la crise de 2008, il fallait renflouer les banques, puisque l'on a laissé faire et même favorisé la « financiarisation » de l'économie durant ces vingt dernières années. En revanche, se que l'on peut regretter, c'est la double stratégie utilisée par la FED (et la BCE dans une moindre mesure), exclusivement tournée vers l'intérêt des banques au détriment de l'intérêt des peuples (...)
Les résultats de l'économie réelle en souffrent et il est fort probable que ces soutiens massifs aux banques n'aient servi à rien, puisque la santé financière des ces dernières ne s'est pas assez améliorée depuis 2008. Elles ont dilapidé ces soutiens en continuant à verser des bonus extravagants et des dividendes conséquents. Les déficits étatiques considérables qui ont été créés pour sauver les banques n'auront ainsi servi qu'à gagner du temps et devront demain être payé « in fine » par les contribuables.Plus grave encore. Comme les banques n'ont pas suffisamment amélioré leur bilan, il y a une très forte probabilité que certaines d'entre elles fassent faillites d'ici peu, lorsqu'il faudra comptabiliser les pertes d'actifs qu'elles portent en elles. La banqueroute de Lehman-brothers nous a récemment rappelé les désastres systémiques que ce type d'évènement peut créer.
En fait, dès 2008, il aurait certes fallu aider les banques, mais en les obligeants à restituer les aides perçues. Par exemple, elles auraient pu émettre des obligations convertibles sur 7 ou dix ans, que les banques centrales auraient achetées. Il fallait aussi leur interdire momentanément de distribuer leurs profits pour les conserver en fonds propre, ce qui non seulement aurait été plus morale mais aussi plus efficace pour véritablement les renforcer.
La « zone euro » a gâché une partie de sa force en favorisant les banques et les marchés financiers, mais c'est surtout les USA (qui ont été bien plus loin dans cette politique) qui souffriront lorsque le moment de faire les comptes sera venu. La probabilité que nous ayons déjà mis un pied dans le début d'une crise de type 1929 est forte. Et comme à cette époque, c'est d'outre-Atlantique que pourrait venir jusqu'à chez nous un nouveau « tsunami financier », si de profondes réformes de la finance mondiale ne sont pas mises en place très rapidement, et si l'on avait la chance d'échapper à un conflit au Moyen-Orient dont le cout accélèrerait les évènements.
Quoiqu'il en soit, tant que les Etats (par la politique de leur banque centrale) préfèreront la finance au peuple, nous connaîtrons des crises du type 1929, avec les conséquences désastreuses qui peuvent s'en suivre, comme l'histoire nous les a montrées."
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