• Les deux méthodes, Jean Jaurès et Jules Guesde. Extrait

     La lutte de classes a commencé le jour où, à l'expérience des journées de Juin, le prolétariat a appris que c'était seulement dans sa force à lui, dans son organisation, qu'il portait l'espérance du salut.

    “Qu'aucun patron ne vote pour moi, qu'aucun capitaliste ne vote pour moi ; je ne veux ni ne puis représenter les deux classes en lutte je ne veux et ne puis être que l'homme de l'une contre l'autre. ”  Voilà le mandat que je vous demandais, que vous m'aviez donné, et que j'ai rempli.

     Laissez-moi me féliciter de n'avoir pas entendu la sonnerie de retraite qu'on faisait entendre à nos oreilles ; d'avoir mis la marque du prolétariat socialiste, la marque de la Révolution sur la découverte d'un des plus grands crimes que la caste militaire ait commis contre l'humanité.

    Ce que nous voyions, en effet, dans l'affaire Dreyfus, c'était les hontes étalées qui atteignaient et ruinaient le régime lui-même. Il y avait là une arme nouvelle et puissante, dont on pouvait et dont on devait frapper toute la bourgeoisie, au lieu de mobiliser et d'immobiliser le prolétariat derrière une fraction bourgeoise contre l'autre...

    Je vous dis, sans pouvoir vous donner maintenant toutes mes raisons, que de même l'heure viendra où le parti socialiste unifié, organisé, donnera l'ordre à l'un des siens ou à plusieurs des siens, d'aller s'asseoir dans les gouvernements de la bourgeoisie pour contrôler le mécanisme de la société bourgeoise, pour résister le plus possible aux entraînements des réactions, pour collaborer le plus possible aux œuvres de réforme. 

    Ce n'est pas la conquête des pouvoirs publics par le socialisme, c'est la conquête d'un socialiste et de ses suivants par les pouvoirs publics de la bourgeoisie. (...) Nous ne sommes pas pour le négoce : la lutte de classe interdit le commerce de classe ; nous ne voulons pas de ce commerce-là

    Oui, à mesure que grandit le pouvoir du Parti socialiste, grandit sa responsabilité. Mais de cette responsabilité, nous n'avons pas peur, le Parti socialiste n'en a pas peur ; il a confiance dans la classe ouvrière, à une condition, c'est qu'elle soit organisée, c'est qu'elle soit unifiée ; c'est qu'en face de tous les autres partis anarchiques et discordants, elle ne forme qu'un parti, comme elle ne forme qu'une classe.

    La Révolution qui vous incombe n'est possible que dans la mesure où vous resterez vous-mêmes, classe contre classe, ne connaissant pas et ne voulant pas connaître les divisions qui peuvent exister dans le monde capitaliste.

    Jean Jaurès

    Jules Guesde


    Lire la suite...


    votre commentaire
  • Note de Coma81 : la traduction est médiocre, et la transcription numérique, truffée d'erreurs.

    Chapitre 7. Extrait.

     

    La République sociale apparut, en tant que phrase, que prophétie, au seuil de la révolution de février. Au cours des Journées de juin 1848, elle fut étouffée dans le sang du prolétariat parisien, mais elle rôda comme un spectre, dans les actes suivants du drame. On proclama la République démocratique. Elle disparut le 13 juin 1849, emportée dans la fuite de ses petits bourgeois, mais dans sa fuite elle jeta derrière elle sa publicité doublement fanfaronne. La République parlementaire s’empara, avec la bourgeoisie, de toute la scène et s’étendit dans toute sa plénitude, mais le 2 décembre l’enterra, aux cris angoissés de : « Vive la république ! » poussés par les royalistes coalisés

    Lire la suite...


    1 commentaire
  • Note de Coma81 : la traduction est médiocre, et la transcription numérique, truffée d'erreurs.

    Chapitre 2, 3, 4, 5, 6. Morceaux Choisis, classés par thèmes.

     

    "Mais ce que la bourgeoisie ne comprenait pas, c’était que son propre régime parlementaire, sa domination politique, en général, devaient fatalement à leur tour être condamnés comme socialistes."


    "Qu’on se représente maintenant le bourgeois français : au milieu de cette panique commerciale, combien sa cervelle, aussi malade que son commerce, ne devait-elle pas être torturée, abasourdie, ahurie (…) et l’on comprendra que, dans cette confusion incroyable, bruyante, de fusion, de révision, de propagation, de Constitution, de conspiration, de coalition, d’émigration, d’usurpation et de révolution, le bourgeois ait crié, dans un accès de fureur, à sa République parlementaire : « Plutôt une fin effroyable qu’un effroi sans fin ! » 

    Bonaparte comprit cet appel."


    "Mais lui, parlant publiquement devant les citoyens et dans   le langage officiel de l’ordre, de la religion, de la famille, de la propriété, ayant derrière lui la société secrète des escrocs et des voleurs, la société du désordre, de la prostitution et du vol, c’est Bonaparte lui-même, il est bien là auteur original, et l’histoire de la société du 10 Décembre est bien sa propre histoire."

     

     

    Lire la suite...


    votre commentaire
  • Note de Coma81 : la traduction est médiocre, et la transcription numérique, truffée d'erreurs.

    Chapitre 1. Extrait.


    Hegel fait quelque part cette remarque que tous les grands événements et personnages historiques se répètent pour ainsi dire deux fois. Il a oublié d’ajouter : la première fois comme tragédie, la seconde fois comme farce :  Causidière pour Danton, Louis Blanc pour Robespierre, la Montagne de 1848 à 1951 pour la Montagne de 1793 à 1795, le neveu pour l’oncle. Et nous constatons la même caricature dans les circonstances où parut la deuxième édition du 18 Brumaire.

    Les hommes font leur propre histoire, mais ils ne la font pas arbitrairement, dans les conditions choisies par eux, mais dans des conditions directement données et héritées du passé.  

    Lire la suite...


    votre commentaire
  •  

    Désigner par le nom de fraternité universelle l'exploitation à son état cosmopolite, c'est une idée qui ne pouvait prendre origine que dans le sein de la bourgeoisie.

    Comme la plupart des Anglais, j’ai été élevé dans le respect du libre-échange, considéré non seulement comme une doctrine économique qu’aucune personne rationnelle et instruite ne saurait mettre en doute, mais presque comme une composante de la morale. (...) C’est un long processus, que celui de s’arracher à des modes de pensée qui étaient ceux d’avant la guerre, ceux du XIXe siècle.

    On a véritablement de la peine à comprendre la prétention des libre-échangistes, qui s'imaginent que l'emploi plus avantageux du capital fera disparaître l'antagonisme entre les capitalistes industriels et les travailleurs salariés. Tout au contraire, tout ce qui en résultera, c'est que l'opposition de ces deux classes se dessinera plus nettement encore.

    Le capitalisme international et néanmoins individualiste, décadent mais dominant depuis la fin de la guerre, n’est pas une réussite. Il n’est ni intelligent, ni beau, ni juste, ni vertueux, et il ne tient pas ses promesses. En bref, nous ne l’aimons pas et nous commençons à le mépriser. Mais quand nous nous demandons par quoi le remplacer, nous sommes extrêmement perplexes. (...)

    Pour de multiples raisons que je ne peux développer ici, l’internationalisme économique, avec ce qu’il comporte de libre mouvement de capitaux et de fonds à investir, aussi bien que de libre échange de marchandises, peut condamner mon propre pays, pour une génération, à un niveau de prospérité matérielle inférieur à celui qu’il pourrait atteindre dans un système différent.

      Mais en général, de nos jours, le système protecteur est conservateur, tandis que le système du libre-échange est destructeur. Il dissout les anciennes nationalités et pousse à l'extrême l'antagonisme entre la bourgeoisie et le prolétariat. En un mot, le système de la liberté commerciale hâte la révolution sociale. C'est seulement dans ce sens révolutionnaire, Messieurs, que je vote en faveur du libre-échange. 

    Je me sens donc plus proche de ceux qui souhaitent diminuer l’imbrication des économies nationales que de ceux qui voudraient l’accroître. Les idées, le savoir, la science, l’hospitalité, le voyage, doivent par nature être internationaux. Mais produisons chez nous chaque fois que c’est raisonnablement et pratiquement possible, et surtout faisons en sorte que la finance soit nationale. Cependant, il faudra que ceux qui souhaitent dégager un pays de ses liens le fassent avec prudence et sans précipitation. Il ne s’agit pas d’arracher la plante avec ses racines, mais de l’habituer progressivement à pousser dans une direction différente. (...)

    La transition économique d’une société doit être menée lentement. Les arguments que je viens de développer ne portent pas sur une révolution brutale, mais sur une tendance séculaire.

    Karl Marx

    John Maynard Keynes

     

     

     

    Lire la suite...


    votre commentaire
  • Chapitre 3 : Usures (tableau d'un monde sans âge). Extrait.

      

      « The time is out of joint. » Le monde va mal. Il est usé mais son usure ne compte plus. Vieillesse ou jeunesse – on ne compte plus avec elle. Le monde a plus d'un âge. La mesure de la mesure nous manque. De l'usure on ne rend plus compte, on ne s'en rend plus compte comme d'un seul âge dans le progrès d'une histoire. Ni maturation, ni crise, ni même agonie. Autre chose. Ce qui arrive arrive à l'âge même, pour porter un coup à l'ordre téléologique de l'histoire. Ce qui vient, où paraît l'intempestif, arrive au temps, mais cela n'arrive pas à temps. Contretemps.

    Lire la suite...


    votre commentaire
  • Chapitre 2 : Conjurer le marxisme. Extraits.

      

       Un temps du monde, aujourd'hui, par ces temps-ci, un nouvel « ordre mondial » cherche à stabiliser un dérèglement nouveau, nécessairement nouveau, en installant une forme d'hégémonie sans précédent. Il s'agit donc, mais comme toujours, d'une forme de guerre inédite. Elle ressemble, au moins, à une grande « conjuration » contre le marxisme, un « conjurement » du marxisme.

    Lire la suite...


    votre commentaire
  • Chapitre XXIV : Notes finales sur la philosophie sociale à laquelle la théorie générale peut conduire

    Traduction de l'Anglais par Jean De Largentaye en 1942. Extraits. 

      

       I

    Les deux vices marquants du monde économique où nous vivons sont le premier que le plein emploi n'y est pas assuré, le second que la répartition de la fortune et du revenu y est arbitraire et manque d'équité.

      

    Lire la suite...


    votre commentaire
  • Traduction française, 1893, Laura Lafargue. Extrait.

     

         Un spectre hante l'Europe: le spectre du communisme. Toutes les puissances de la vieille Europe se sont unies en une Sainte Alliance pour traquer ce spectre: le pape et le tsar, Metternich et Guizot, les radicaux de France et les policiers d'Allemagne.   

    Lire la suite...


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique