• Actualité euro

    "L'action se passe en Europe, écrirait aujourd'hui l'auteur d'Ubu Roi, c'est-à-dire nulle part". (un quidam en passant)

  •  « Les Français ne se retrouvent pas dans le modèle dominant, d'où leur malheur » Marcel Gauchet , dans La Tribune - Avril 2016

    LA TRIBUNE - Vous affirmez que nous nous dirigeons vers l'explosion de l'euro ?  Pourquoi ?

    MARCEL GAUCHET - Je ne prétends pas parler en économiste et je ne prophétise rien. Je me contente d'observer que l'euro n'a pas été conçu sur la base d'une stratégie économique, mais en des termes politiques. S'il doit tomber, il tombera par la politique. Nous sommes dans une ambiguïté extrême:  les gouvernements admettent que l'Europe monétaire ne fonctionne pas bien, mais refusent l'idée d'en sortir. Les économistes s'épuisent en discussions techniques sur l'euro, alors que ceux qui décident en dernier ressort, les responsables politiques, se déterminent non pas en fonctions de considérations économiques, mais uniquement politiques.

    Ce qui maintient avant tout l'euro, c'est la peur d'en sortir, le refus du saut dans l'inconnu. On sait très bien, ainsi, en France, que les retraités y sont farouchement opposés. Cela donne une force immense au statu quo, mais celui-ci pourra-t-il tenir devant les conséquences  de l'euro tel qu'il fonctionne aujourd'hui ? Sans même évoquer les pays périphériques, la contrainte va devenir terrifiante, pour l'Italie, la France... En France, nous allons nous trouver devant un choix politique majeur,  à côté duquel le Brexit est une aimable plaisanterie.

    Que se passera-t-il quand nous atteindrons les 8 millions de chômeurs ?  Il paraît que la croissance devant repartir tôt ou tard, ces questions vont se résoudre d'elles-mêmes. Il est permis d'en douter. Ce que chacun peut constater, c'est l'affaissement continu du système productif français. La conscience de l'insupportable va finir par émerger, sauf  à nous condamner à une dépression perpétuelle.

    À moins d'un grand saut vers l'Europe fédérale ?

    Un saut fédéral ? La création d'un budget européen? Personne n'osera sauter le pas dans les conditions politiques actuelles. Certes, cette alternative se présentera à un moment donné. Les européistes forcenés la défendront, avec l'idée qu'il vaut mieux laisser les Allemands concevoir notre budget à notre place. Mais je doute ce que ce soit très populaire !  Il faudra alors admettre l'échec de cette construction purement politique, voulue par François Mitterrand pour des raisons absurdes -arrimer l'Allemagne à l'ouest par crainte de la voir partir vers l'Est.

    Votre thèse centrale est celle d'un « malheur français ». Vous insistez notamment sur le mensonge de Mitterrand, qui a vendu aux Français l'idée que l'Europe, ce serait la France en plus grand, en plus fort... Mais quelle est la part de l'Europe dans ce malheur ?

    En l'absence d'Europe, le malheur français serait tout de même là. L'Europe, c'est, en l'occurrence, un amplificateur et un révélateur. Dans un contexte où cette idée pouvait encore paraître plausible, au cours des années 1980, François Mitterrand a vendu aux Français la thèse selon laquelle l'Europe pouvait être la solution de tous leurs maux.

    Le discours était le suivant : « Nous avons les moyens militaires et stratégiques, les Allemands ont le poids économique ; construisons donc une Europe que nous allons conduire politiquement, pour contrer le néolibéralisme. » Comme si l'Europe allait nous permettre de bâtir une alternative sociale au monde néolibéral. Évidemment, l'inverse s'est produit. L'Europe a amplifié le basculement de la France vers le néolibéralisme.

    Et l'Europe a révélé à quel point nous, Français, étions isolés, à quel point nous ne pouvions plus peser sur le cours des choses. L'Europe que nous pensions piloter nous a échappé, nos partenaires se convertissant aux politiques néolibérales, tout comme la Commission européenne, devenue le fer de lance de ces politiques. Le mot d'ordre, c'est toujours plus de marché, de flexibilité, avec un rappel à l'ordre de Bruxelles quasi quotidien. Nous vivions sur l'image du village gaulois résistant à la vague néolibérale : elle l'a englouti. Les Français ont beaucoup de mal à se reconnaître dans ce cours des choses, ils accusent le coup quand ils constatent la faiblesse et l'isolement de leur pays.

    (...)

    La suite : http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/les-francais-ne-se-retrouvent-pas-dans-le-modele-dominant-d-ou-leur-malheur-marcel-gaucher-564123.html

     

     

     

    Les Matins, France culture - Octobre 2010 

    Verbatim :

    "Dans ce dossier des retraites, nous avons à faire à une ligne gouvernementale gouvernée uniquement par des impératifs de communication (...) de ce point de vue, nous sommes devant des évolutions préoccupantes (...) on peut avoir une perte de substance interne de démocratie."

    "Ce qui donne une telle audience à ce dossier des retraites, (...) c'est que le rêve des élites économiques, c'est de se débarrasser de la démocratie sociale (...) pour être compétitif"

    "On montre à la population que des techniciens éclairés par exemple à l'échelle de l'UE feraient beaucoup mieux que ces régimes lamentablement électoraux. On va voir émerger quelque chose de ce genre."

    "On a un autoritarisme de dépolitisation. (...) L'Europe est un laboratoire (...) cela dans le consentement des concitoyens de ne pas se mêler de la chose publique."

     

     

     

    Pourquoi le patriotisme est interdit, Marcel Gauchet - 2006. Extrait.

      Selon la doctrine officielle, en effet, il ne doit plus être question d’intérêt national, car les nations, c’est le nationalisme, et le nationalisme, c’est le péché mortel. (...)

    La volonté d’échapper aux malheurs de l’histoire européenne a été salutaire. Mais nous avons affaire à un phénomène plus récent et d’une autre nature, où il ne s’agit plus seulement de désarmer les nationalismes - très bien -, mais de dépasser les nations. Cela au nom d’une idéologie qui s’est développée dans les années 80 et 90 et qui a pris deux formes. A gauche, l’idéologie des droits de l’homme a pris la relève de l’internationalisme prolétarien, tandis qu’à droite est apparu un néolibéralisme économique fou. Je ne suis pas de ceux, comme vous savez, qui sont hostiles au libéralisme, mais ce nouvel inégalitarisme porté par un capitalisme sans frontières me semble intenable. Il est pire, d’ailleurs, dans sa version européenne que dans sa version américaine. (...)

    La nouvelle religion de l’inégalité promue par les élites européennes réduit la valeur de l’homme du commun à rien. Elle les délivre de l’obligation de contribuer au bien de leurs pays. (...)

    Tous les pays ne se gouvernent pas de la même manière. La compréhension de la liberté n’est pas identique en Grande-Bretagne, en Allemagne ou en France. L’économisme a engendré des technocraties aveugles, qui ne connaissent qu’une seule recette et ignorent l’enracinement historique des pratiques collectives. Or les peuples veulent la continuation de leur histoire.

    Les médias ne contribuent pas à l’éclaircissement du public, car ils sont très idéologiques. Les journalistes n’ont pas de doctrine, mais ils se croient les défenseurs des grands principes, spécialement en France. Ils empêchent que toute une série de questions soient posées. Il n’est pas excessif de parler de censure.Il n’est pas possible de suggérer que l’immigration pose des problèmes sans être taxé de « lepénisme » ou de fascisme. Regardez ce qui s’est passé avec l’Europe. Le débat sur l’élargissement a été interdit. Résultat : le refoulé a fait retour au moment du référendum sur la Constitution européenne, en dépit des injures et du mépris. De la même façon, il est presque impossible de mettre en doute les vertus du libre-échange sans être disqualifié d’avance. Pourtant, l’état de nos économies devrait susciter quelques questions. Mais non. Naturellement, vous avez le droit d’être trotskiste. Vous êtes alors un marginal toléré. Mais si vous prétendez parler en responsable, c’est inadmissible.
    (...) Les thèmes rejetés sont appropriés par les démagogues d’extrême droite et d’extrême gauche. Leur traitement raisonnable dans l’espace politique normal devient inaudible. Voilà pourquoi notre société politique est bloquée.. (...)

    - Sarkozy n’est pas énarque, mais avocat. Cela en fait notre seul homme politique qui écoute ce qu’on lui dit. Un avocat essaie de comprendre un dossier, tandis qu’un énarque sait déjà. Comme Chirac, il croit qu’il ne faut pas être contrariant. Les gens veulent de la rupture libérale ? Qu’on leur donne de la rupture. Ils exigent plus d’autorité de l’Etat ? Donnons-leur plus d’Etat. La recette a ses limites.

    - Villepin incarne la malédiction française. Au départ, cet homme a tout pour plaire, il sait, lui, ce qu’est la France, il donne l’impression d’avoir compris ce dont le pays a besoin, et soudain tous ses atouts se retournent contre lui. Une occasion manquée.

    - Ségolène Royal . Le mystère qu’une créature du sérail mitterrandiste se trouve être l’incarnation du renouvellement à gauche. Cet espoir n’est compréhensible qu’en fonction de l’idée selon laquelle « on a tout essayé sauf les femmes ». Le problème est que le changement pourrait bien n’être à l’arrivée que la même chose au féminin.

    - Besancenot, Laguiller et Buffet représentent le vieux bolchevisme jacobin à la française. Bové, lui, relève d’une autre culture, en quête d’une alternative au monde technique moderne. Il a la tête du populisme paysan, une allure de Vercingétorix, mais il surfe sur l’écologisme version bobo.

    Le Point

     


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  • Jean-Pierre Robin est chroniqueur économique au Figaro. Extrait.

    Depuis cinq ans et demi qu'a éclaté la crise grecque, un spectre hante la zone euro, son éclatement. Il vient en réalité du fond du siècle passé. L'économiste danois Jens Nordvig a ainsi répertorié qu'entre 1918 et 2012 quelque 67 unions monétaires ont volé en éclat. Toutes les tentatives d'États indépendants de constituer une monnaie commune unique ont fini par échouer. On ne connaît pas de contre-exemple.(...)

    Au-delà des considérations financières plus ou moins mécaniques, c'est la nature de l'Union monétaire européenne qui est en jeu, et c'est bien plus grave. À partir du moment où un pays en sort, elle cesserait d'être considérée comme un engagement irréversible pour devenir un simple accord monétaire entre États, comme l'a été de 1979 à 1998 le Système monétaire européen qui a précédé l'euro.

     

     

     


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  • Marc Ferro est Directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (article intégral)

     

    Cette année 2015, la « troïka » (FMI, BCE, Commission européenne) a adressé un ultimatum à la Grèce pour qu’elle accepte son contrôle politique et financier. Voilà une injonction qui rappelle celle qu’ont connue l’Egypte en 1879 et le Venezuela en 1901.

    Dans le premier cas, faute de bonne réponse, les Franco-Britanniques occupèrent le pays.

    Dans le deuxième cas, cette injonction fut énoncée lors d’une intervention de la flotte allemande qui menaçait le Venezuela endetté et peu porté à rembourser ses dettes. Le président Theodore Roosevelt rappela alors que « cette intervention ne devait pas menacer l’indépendance des Républiques américaines », mais « que les peuples incapables d’exploiter leurs richesses naturelles pour le bien de l’Humanité devaient subir la domination des forts qui leur parleraient doucement, une grosse canne à la main ».

    L’armada mise à part, parle-t-on aujourd’hui comme cela à la Grèce ? La « troïka » veut instaurer un contrôle sans concessions des dérives que les membres de l’Union européenne (UE) peuvent commettre. Il s’agit d’un contrôle auquel participent également les institutions des Etats sous surveillance, c’est-à-dire quasiment d’un auto-contrôle. Mais on pourrait aussi bien parler d’une auto-colonisation, un terme qui n’est pas aussi inadapté qu’il n’y paraît à première vue pour définir un tel dispositif, même s’il n’y a plus de colons.

    Regard stéréotypé sur les sociétés

    D’abord parce qu’une société hors-sol joue aujourd’hui le rôle des colons hier. Elle ne cultive pas la terre mais le patrimoine des holdings et des nations. Ses membres sont toujours entre deux vols : de New York à Davos ou de Londres à Hongkong : membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ou de la Commission européenne, de l’Assemblée de Strasbourg ou du Fonds monétaire international (FMI). Ils sont relayés par les soixante mille agents de la Goldman Sachs et autres banques internationales. Ces hors-sol ne parlent que par milliards et centaines de milliards, leur unité de compte.

    Ensuite, parce que ce monde de la finance porte un regard stéréotypé sur les sociétés ou les Etats avec lesquels il a à traiter. Il en allait de même du colonisateur vis-à-vis des indigènes. A la veille de la seconde guerre mondiale, J. Siberg, gouverneur de l’Indonésie, avait même écrit un ouvrage théorique sur la paresse de l’indigène de Java. Ce texte aurait pu être écrit aussi bien par un Anglais aux Indes, un Français au Maghreb, un Russe en Yakoutie ou un Espagnol aux Philippines.

    Aujourd’hui, ce que la « troïka » reproche aux Grecs, comme aux Espagnols, aux Italiens ou aux Français, c’est d’être dépensiers. Chaque semaine, chaque jour, chaque mois claque le fouet qui nous annonce, milliards en main, le montant de tel déficit ou celui de la dette. Et de honte nous courbons la tête. Mais un dernier coup de milliards nous empêche de la relever. Les Agences de notation, comme par hasard, annoncent que notre pays a perdu un demi-point… Mais, qui sont-elles celles-là ? Et qui a vu sa note monter ces derniers temps, sauf l’Indonésie…

    Discrimination négative

    Alors, le citoyen ordinaire finit pas être convaincu qu’il doit accepter de nouveaux sacrifices et le pays rétablir ses comptes surtout s’il les a faussés, tels les Grecs. Mais ces grandes banques de tous nos pays n’ont-elles pas aussi faussé leurs comptes ? Or là, nos Etats sont impuissants, comme pour dénicher les paradis fiscaux.

    Par contre, ces mêmes Etats justifient les raisons de baisser le taux de la cagnotte – celle du Français je veux dire –, ce Livret A qui a rapporté cette année 1 %, non 1,25 %. Va-t-il descendre au-dessous de zéro ?

    Cette année 2015, nos concitoyens ont appris que les contribuables de la plus basse tranche ne paieront plus d’impôt sur le revenu. Exonérés. La raison de cette « bonne nouvelle » ? Ils sont trop pauvres. Six millions de Français doivent être heureux d’apprendre qu’ils sont trop pauvres.

    Cette discrimination négative n’est pas nouvelle. La Révolution française l’avait instaurée. Les Français avaient été divisés en deux corps : les citoyens qui disposent d’un certain revenu, qui payent l’impôt et qui sont définis comme « citoyens actifs ». Puis, les citoyens trop pauvres qui ne le payent pas et qui sont définis comme « citoyens passifs ».

    Le corps des laissés-pour-compte

    Deux cents ans après, nous y sommes. On y est revenu. Or, il n’y a pas que les citoyens ordinaires qui « bénéficient » de ce passage dans le corps des laissés-pour-compte. Il y a aussi des corps de métier qui sont également des victimes. Le cas de la SNCF n’est qu’un exemple. Actives, des stations de chemin de fer, telle Lure, ne le sont plus depuis que les TGV ne s’y arrêtent plus. Actives, d’autres lignes ont été supprimées, car elles étaient « secondaires ». Ces correspondances ont aussi été sabotées, elles n’étaient pas rentables. Ces gares, autant en faire des grandes surfaces, telle la salle d’attente d’un hôpital. Ou supprimer ces classes-là d’une école qui comptaient peu d’élèves qu’on pouvait vraiment suivre.

    Or, aux choix économiques dénoncés dès les années 1960 par Jean-François Gravier, dans Paris et le désert français, s’ajoutent aujourd’hui ces amputations qui visent tout ce qui ne bénéficie pas aux dispositifs qui nous surplombent hors-sol et que nos dirigeants ont du mal à maîtriser.

    Or, comme l’ont expliqué l’économiste Anton Brender et Dominique Strauss-Kahn, la compétitivité d’un pays ne se résume pas à la somme de ses productions, comme le croient ceux que tétanise toute hypothèse de dépense publique. Compte autant que cette somme, le terreau qui permet ce développement : une population en bonne santé, un enseignement performant dès le primaire, des communications aisées et pas réservées aux métropoles, des instances judiciaires et de sécurité bien présentes, une administration bien formée.

    Il n’est pas sain de laisser se créer des citoyens passifs, de déclarer coûteuses des activités apparemment non productrices. Ne devenons pas nous-mêmes de nouveaux colonisés ou auto-colonisés puisque nos instances participent à ces mutations.

    « Une domination invisible »

    A l’heure de l’indépendance des pays colonisés des années 1960, Kwame Nkrumah, président du Ghana, écrivait : « L’essence du néocolonialisme tient à ce qu’un Etat qui est indépendant et doté en théorie de tous les attributs de la souveraineté a, en réalité, sa politique dirigée de l’extérieur, les puissances ex-impérialistes n’ayant plus intérêt à partir d’un certain stade à gouverner le pays du dedans mais à substituer à une domination visible, une domination invisible, celle des grands groupes-banques, Fonds monétaire international, etc. Que le mécontentement suscite un changement de gouvernement, voire de régime, et la situation, quant au fond, ne se modifie pas. »

    Cependant, durant ces décennies, avec l’accélération de la mondialisation, c’est la financiarisation de l’économie qui s’accélère, et la souveraineté de plusieurs Etats-nations qui se dissout quelque peu, même celle des plus grands. Et avec l’émergence de nouvelles puissances économiques – comme la Chine et l’Inde –, les crises succèdent aux crises (1974-2008) et le carcan du pouvoir financier se resserre. L’UE y trouve une certaine sauvegarde, mais à condition de se surveiller elle-même, la Grèce étant la plus vulnérable avec ses comptes truqués mais pas plus que ceux de bien des banques, Athènes s’efforce d’échapper à cette auto-colonisation que veut lui imposer la « troïka ».

    Se retrouver nouveaux colonisés, tel est le stade qui se profile quand les pays « qui en possédaient d’autres sont menacés d’être possédés à leur tour ». Est-ce au Pirée que tout a commencé quand les Chinois sont venus s’y installer en 2010 ?

    A un stade de l’Histoire où un gramme de matière grise vaut plus qu’une liasse de dollars ou un baril de pétrole, ne nous colonisons pas nous-mêmes en nous pénalisant au point de détruire nos capitaux culturel et social hérités de la République. Une nouvelle fois, c’est la Grèce qui a levé le drapeau.


    Source : Le Monde

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    Bruno Bertez est un patron de presse français spécialiste de l'information financière. Patron d'un groupe de presse spécialisé dans l'économie et la finance, il fonde le quotidien La Tribune. Il écrit régulièrement dans le quotidien des affaires suisse, L'Agefi. Il est blogueur régulier des sites d'information Blog à Lupus, Atlantico et Lesobservateurs.ch.

     

    "L’Allemagne, Merkel, Schauble ne veulent pas le bien des peuples qui se permettent d’être différents, ils veulent les mater"

     

    La reconquête de la souveraineté des peuples, c'est mener une guerre contre l'Allemagne - Par Bruno Berthez

     

    Extraits de son blog :

    "On connait mieux maintenant les grandes lignes du plan grec soumis- le choix du mot soumis est significatif- à L’Eurogroupe. C’est un reniement total. Point par point et rubrique par rubrique.

    La tutelle reste entière puisque les fonds ne seront débloqués que plus tard, c’est à dire une fois la mise en application des mesures consenties par Tsipras et Varoufakis.

    La tutelle reste entière et sournoise puisque les grecs n’ont eu droit qu’à une déclaration d’intention placée sous le signe du « c’est un bon début », « mais il faut voir les détails ».

    En revanche l’humiliation, ils l’ont prise comptant et en pleine figure, sans un effort de la part des vainqueurs européens pour leur permettre de sauver la face. La question de l’allègement de la dette Grecque, base du programme de Tsipras et Varoufakis a été balayée avec désinvolture, on verra un jour, plus tard …si vous êtes sages.

    Au plan de la procédure et de la souveraineté, le gouvernement Grec n’a rien, absolument rien gagné, ainsi toute décision susceptible d’affecter le budget devra être soumise au préalable.

    Sur le point de l’urgence humanitaire, rien, absolument rien, aucune dépense nouvelle n’est autorisé: Ah si Tsipras va convoquer une grande consultation!

    La seule différence avec la situation antérieure est que le vocabulaire a changé, on ne parle plus de la Troika mais des « institutions », et on parle d’un « accord » au lieu de « mémorandum » imposé. (...)

     

    * * *

    Les gens qui ont voté pour Syriza ne lui ont pas donné un vrai mandat clair d’aller au combat, ils lui ont donné un mandat ambiguë, un mandat manchot qui ne comportait que les gains possibles, mais sans acceptation des coûts et des risques. Et Tsipras, lâchement n’a eu le courage de dire quel allait être le coût, ce qu’il y avait à perdre. Il s’est conduit non pas en héros de son peuple, mais en politicard classique, banal.

     

    * * *

     

    Je ne me joins pas à la meute des journalistes passe-plats au service de la SSDA. Je ne dis pas que Tsipras a échoué ou qu’il est méprisable. Non je dis qu’il a commis une erreur tactique, une erreur imbécile, colossale qui fait qu’il a perdu la première bataille. Et que ceci doit donner à réfléchir.

    Il a été obligé de se replier, pour ne pas dire se renier. Je ne dis pas qu’il a perdu la guerre. Du moins pas encore. Il a, s’il ne commet pas de nouvelles erreur, une trésorerie pour tenir jusqu’à l’été. Et tout dépend de ce qu’il va faire de ce délai d’une part, et de ce qui va se passer en Europe, d’autre part d’ici là.

    L’un des enjeux de la période c’est la reconquête du soutien populaire effrité, entamé par la première défaite. La capacité à remobiliser. La capacité, avec le peu de marges de manœuvre dont il dispose, à honorer quelques promesses qui vont dans la bonne direction.

    La presse Européenne aux ordres a été unanime à proclamer l’Allemagne et Schauble vainqueurs par KO dès le premier round. C’est de la propagande sur ordre. C’est vrai que le premier round a été perdu parce que Tsipras a commis une erreur tactique qui a été de ne pas prendre des mesures fortes pour protéger la trésorerie, les ressources à court terme du système financier Grec. Il n’a pas pris la mesure du trou de trésorerie de son pays, pas plus à mon avis, qu’il n’a compris que la BCE et Schauble lui déclaraient la guerre en coupant le robinet du refinancement des banques d’une part et en incitant à la fuite des dépôts bancaires et des capitaux d’autre part.

    On a asphyxié Tsipras, c’est clair et au lieu de devancer les manœuvres, il a réagi comme il a pu, il a demandé « grâce », bourreau encore un instant. Donc il a perdu une bataille. La première. Ce n’est pas le verre à moitié plein ou à moitié vide, non: il perdu la première bataille, point à la ligne. Et la conséquence, c’est que déjà, il y a des fissures, des déchets dans son soutien populaire. Son assise se rétrécit déjà; or avec 36%, on ne peut pas se permettre trop d’erreurs!

    Les médias aux ordres, ont aboyé comme nous l’avons dit. Aussitôt, ils ont enterré Tsipras et Syriza. En particulier en Espagne. Pourquoi en Espagne? Parce que c’est là, que cela se passe et c’est là que cela va se passer avec les prochaines élections et la position de Podemos.

    En proclamant la défaite dès le premier round des grecs, il est évident que l’on porte un coup au moral des espagnols qui misent sur Podemos. Et on redonne le moral aux pourris et corrompus de la SSDA espagnole. Non, nous ne sommes pas trop violents, ce sont des pourris et corrompus et si cela ne fait pas son chemin dans la presse et devant les tribunaux, c’est parce que le droit, la morale et la justice, tout le monde s’en fiche.

    Est-ce que Tsipras et Syriza vont être capable d’élaborer une stratégie au cours des semaines de répit qu’ils ont obtenu? Est-ce que le peuple Grec est capable de comprendre ce qui s’est passé, et pourquoi son leader a dû mettre un genou à terre? Est ce qu’il va être capable d’être politiquement non correct et avoir le courage d’être anti-Allemand, anti-Merkel et anti-Schauble?

    C’est l’une de nos idées, les peuples sont tellement endoctrinés qu’ils n’osent même plus en vouloir à leurs bourreaux. Il faut soi-disant respecter l’Allemagne ! Merkel Schauble, ils font ce qu’ils ont à faire! Non il faut savoir appeler un chat un chat et quand on vous détruit, il faut savoir résister. C’est difficile tant la Kollaboration est répandue, évidente et même glorifiée, mais c’est ainsi. L’Allemagne, Merkel, Schauble ne veulent pas le bien des peuples qui se permettent d’être différents, ils veulent les mater

    La campagne immédiate et coordonnée pour annoncer l’échec de la rébellion Grecque fait partie du combat, c’est un conditionnement. Le moral des troupes est important en cas de guerre. Vous allez voir, bientôt, eux aussi, les rebelles, ils vont avoir droit à l’appellation de terroristes, de terroristes économiques et sociaux.

    C’est pour la dénoncer cette propagande, que nous prenons la peine de préciser notre analyse.

    La reconquête de la souveraineté n’est pas une promenade de santé et ceux qui éludent d’un coup de menton les difficultés et les souffrances commettent l’erreur initiale qui a couté la premier manche à Tsipras. Ils ne prennent pas la mesure du combat. Ils n’ont pas compris les enjeux. Ils ne comprennent pas que c’est l’équivalent d’une guerre. Une guerre ou les premières mesures sont déterminantes. Une guerre ou ce que l’on risque c’est son emploi, son patrimoine, son statut social, sa dignité. Car le prix à payer, il est là, c’est cela.

    L’Europe, pour se maintenir telle qu’elle est, n’a plus rien de positif à faire valoir, pas de prospérité, pas de paix, pas de bonne entente, pas d’avenir, pas de fierté, pas d’emploi. Rien. Ah si, il y a la hausse de la Bourse!

    Mais elle a replié sa défense sur un argument choc massif, que tout le monde comprend: c’est moi ou le chaos.

     

     


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  • Bernard Maris est économiste à succès : chroniqueur régulier dans la presse "bourgeoise" et membre du conseil général de la Banque de France. Européiste de la première heure, il a voté en faveur du TCE en 2005. Pourtant, en Avril 2014, il tire une première salve de trois articles successifs contre la monnaie unique; il réitère en septembre. Une belle prise de guerre pour les anti-euros.  

     

    "Existe-t-il un autre modèle que le modèle Valls – Fillon – Juppé – Sarkozy ? Oui, il y en a un, et un seul. C’est le modèle macroéconomique fondé sur une sortie totale ou partielle de la zone euro."

    Septembre 2014

    Source : https://www.facebook.com/andrejacques.holbecq/posts/945180628831689

     

     "J’ai voté oui à Maastricht, oui au traité Constitutionnel. Aujourd’hui je pense qu’il faut quitter la zone euro.  (...)

    En 1992, François Mitterrand a ouvert une deuxième guerre de 30 ans en croyant par la monnaie unique arrimer l’Allemagne à l’Europe. L’Allemagne réalise sans le vouloir par l’économie ce qu’un chancelier fou avait déjà réalisé par la guerre : elle détruit à petit feu l’économie française. (...)

    Plus de vingt ans de guerre économique ont passé, et l’industrie Allemande a laminé les industries italienne et surtout française. Aujourd’hui la guerre est terminée et gagnée. (...)

    On a le choix : sortir de l’euro ou mourir à petit feu. Sinon, le dilemme pour les pays de la zone euro est assez simple : sortir de façon coordonnée et en douceur, ou attendre le tsunami financier. (...)

    Le meilleur moyen de rendre l’Europe odieuse, détestable pour longtemps, de faire le lit des nationalismes les plus étroits, est de poursuivre cette politique imbécile de monnaie unique associée à une « concurrence libre et non faussée » qui fait se pâmer de joie ceux qui en profitent, Chinois, Américains et autres BRICs."

    Avril 2014

    Source :

    Sortie de l’euro : Bernard Maris vire sa cuti (1)

    Sortie de l’euro : Bernard Maris vire sa cuti (2)

    Sortie de l’euro : Bernard Maris vire sa cuti (3)

     

     

    Lire la suite...


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  • Conférence à l'ENS : Ruffin, Todd, Généreux.

    Où l'on apprend que Jacques Généreux (économiste front de gauche) savait fort bien qu'en votant pour l'euro en 92, cela ne pourrait pas marcher en l'état et qu'il y aurait donc une "crise" qu'il espérait accoucheuse d'un avenir radieux pour le peuple européen en maturation.

    Traduction : la gauche bobo-élitaire fait sur notre dos des "paris"  qui nous ont mis dans la merde, juste pour voir s'il en sortirait quelque chose de bien sous prétexte que le fumier ça fertilise.

    Après ça, ils voudraient qu'on vote pour eux.

    Todd propose la seule solution qui tienne pour les élections européennes : l'abstention.


    Faut-il faire sauter Bruxelles ? par lepartidegauche

     

     


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  • Depuis les années 2000, la Lettonie s'est fixée comme objectif d'intégrer la zone euro. Ses motivations sont essentiellement géopolitiques : en renforçant son appartenance au bloc européen, le pays cherche à se prémunir des visées impérialistes de son encombrant voisin russe.

    Les citoyens européens n'y ont peut-être pas prêté attention, mais le 1er janvier 2014, la zone euro a donc accueilli son 18ème membre, la Lettonie, qui a su convaincre les pays membres et la commission européenne, de sa capacité à se soumettre à la discipline eurolibérale. Le cas Letton est une success story européenne. Peu importe si l'économie lettone est en miette.

    L'histoire nous est contée par l'OFCE. En voici les grandes lignes:

     

    1. Bien entendu, la condition première pour intégrer l'union monétaire, est de démontrer sa capacité à maintenir un taux de change fixe entre sa monnaie nationale et l'euro. Interdiction donc de dévaluer sa monnaie :

    "Conformément à l’avis du FMI, elle a tenu bon sur son objectif d’adhérer rapidement à la zone euro en refusant catégoriquement d’utiliser l’arme de la dévaluation externe pour sortir de la crise. Ainsi, elle a poursuivi sa politique de change fixe par rapport à l’euro, ininterrompue depuis le 1er janvier 2005."

     

    2. Dans ces conditions, sans l'arme monétaire, comment surmonter la crise ? Par la recette imposée partout par l'eurocratie, la dévaluation interne :

    "Le pays a dû se résoudre à mettre en œuvre une purge budgétaire afin de renforcer sa compétitivité et de réduire son déficit public, en baissant drastiquement les dépenses publiques, les salaires et les pensions de retraite."

     

    3. Le résultat économique est le même que partout où la dévaluation interne a été appliquée : dépression économique digne de la crise des années 1930. Sans que cela n'émeuve personne :

    - Baisse du PIB : en 2012, le PIB était inférieur, en termes réels, à son niveau de 2007.

    - Explosion du chômage : le chômage passe de moins de 6% en 2007 à 21% en 2010. Les jeunes sont poussés à émigrer, ce qui ramène le taux de chômage à 12% aujourd'hui.

    "En outre, si le taux de chômage a été quasiment divisé par deux depuis 2009, il représente encore 11,9 % de la population active et surtout, sa baisse est en partie liée à une forte émigration."

    - Le pays se trouve endetté et soumis au risque financier :

    "La dette publique a fortement progressé entre 2007 et 2012, passant de 9 % à 40 % du PIB. (...) Mais surtout, comme l’a souligné la BCE dans son rapport sur la convergence, près d’un tiers des dépôts bancaires (pour un montant de 7 milliards d’euros) sont détenus par des non-résidents, notamment originaires de Russie. A l’instar de l’exemple chypriote, cela fait peser un fort risque sur la stabilité bancaire en cas de crise, avec de potentielles fuites de capitaux."

     

    Merci à l'OFCE pour cette mise au point salutaire. Le suicide européen continue...

     


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  • "Les institutions de l’Europe sont une rêverie de technocrate (...) on s’enfonce dans un trou noir catastrophique"

    "L’Europe est devenue un accélérateur de la mondialisation".

    "L’idée d’un État-nation européen n’a plus de sens"

    "Pourquoi s’est-on engagé dans la négociation d’un accord de libre-échange transatlantique ? C’est une bombe à retardement qui transformera profondément la société européenne, toujours plus clivée, plus coupée en deux."

     

    Marcel Gauchet, professeur à l'EHESS, intellectuel respecté et écouté par nos élites.

     

    * * *

     

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  • (Actualisation 28 février)

    "La convergence entre le centre-gauche et Beppe Grillo pourrait difficilement se faire dans le cadre actuel de consolidation budgétaire ; il faudrait donc une remise en cause préalable d’une austérité désavouée par les électeurs, il convient de le répéter. Ceci ne se ferait pas sans problèmes pour le Parti démocratique qui, comme le Parti socialiste en France, a fait le choix de la rigueur. Une négociation avec le mouvement Cinque Stelle impliquerait l’abandon des politiques d’austérité sur lesquelles le Parti démocratique a toujours eu une position ambiguë. Mais, à son tour, cette solution aurait des conséquences sur l’Europe dans son ensemble. Les gouvernants européens pourraient être confrontés, dans les prochaines semaines, ou bien à une absence de gouvernement dans la troisième économie de la zone euro, ou à un gouvernement qui vraisemblablement abandonnerait les politiques d’austérité. L’Europe pourrait alors être obligée de repenser ses propres stratégies économiques, et quelques pays pratiquant la rigueur à contre cœur (comme la France ?) pourraient en profiter pour remettre en cause le modèle de la croissance par l’austérité."

    Franscesco Saraceno, OFCE

     

    "Mais si l’élection italienne nous interpelle, c’est avant tout parce que la défiance croissante des italiens vis-à-vis de l’Europe, alors qu’ils étaient jusqu’à récemment les plus européens de tous, est en partie due à notre égoïsme et à notre frilosité. L’Union Européenne, et en particulier les dirigeants de ses deux principales puissances économiques et politiques, l’Allemagne et la France, portent une énorme responsabilité dans la situation catastrophique dans laquelle se trouve aujourd’hui la zone euro, et qui pèse de plus en plus lourdement sur le climat politique dans les pays d’Europe du Sud."

    Thomas Piketty, économiste

     

    "Les conséquences pour la coalition de gauche que représente le Parti démocrate sont importantes. L’érosion de ce parti dans les derniers sondages, puis dans les résultats, est particulièrement importante. Crédité de 35 % à moins d’un mois du scrutin, il se retrouve finalement avec 29,5 %. Le problème réside dans la position intenable qu’il adopta : celle de défendre une « austérité à visage humain ». Les Italiens ont intuitivement compris que de visage humain, il n’y en aurait guère, et que seule resterait l’austérité. Voilà qui pose un redoutable problème aux forces dites « social-démocrates » en Europe du Sud. Leurs discours n’ont plus aucune crédibilité dans le cadre économique qui est celui de la zone euro. Il leur faut soit adopter un discours traditionnel de droite, soit rompre avec les chimères d’une Europe fédérale ; il n’y a plus de demi-mesures possibles."

    Jacques Sapir, économiste

     

    Sur les élections italiennes
    Sur les élections italiennes

    "Monti était, dans les faits, le proconsul mis en place par l’Allemagne pour mettre en place une austérité fiscale sur une économie déjà en souffrance ; la volonté de poursuivre une politique d’austérité sans limite est ce qui définit la respectabilité dans les cercles politiques européens. Cela serait très bien si les politiques d’austérité fonctionnaient réellement – mais ce n’est pas le cas."

    Les conséquences pour la coalition de gauche que représente le Parti Démocrate sont importantes. L’érosion de ce parti dans les derniers sondages, puis dans les résultats, est particulièrement importante. Crédité de 35% à moins d’un mois du vote, il se retrouve finalement avec 29,5%. Le problème réside dans la position intenable qu’il adopta : celle de défendre une « austérité à visage humain ». Les Italiens ont intuitivement compris que de visage humain, il n’y en aurait guère et que seule resterait l’austérité. Mais cela pose un redoutable problème aux forces dites « social-démocrates » en Europe du Sud. Leurs discours n’ont plus aucune crédibilité dans le cadre économique qui est celui de la zone Euro. Il faut soit adopter un discours traditionnel de droite, soit rompre avec les chimères d’une Europe fédérale ; il n’y a plus de demi-mesures possibles. - See more at: http://russeurope.hypotheses.org/936#sthash.4nIdymbY.dpuf
    Les conséquences pour la coalition de gauche que représente le Parti Démocrate sont importantes. L’érosion de ce parti dans les derniers sondages, puis dans les résultats, est particulièrement importante. Crédité de 35% à moins d’un mois du vote, il se retrouve finalement avec 29,5%. Le problème réside dans la position intenable qu’il adopta : celle de défendre une « austérité à visage humain ». Les Italiens ont intuitivement compris que de visage humain, il n’y en aurait guère et que seule resterait l’austérité. Mais cela pose un redoutable problème aux forces dites « social-démocrates » en Europe du Sud. Leurs discours n’ont plus aucune crédibilité dans le cadre économique qui est celui de la zone Euro. Il faut soit adopter un discours traditionnel de droite, soit rompre avec les chimères d’une Europe fédérale ; il n’y a plus de demi-mesures possibles. - See more at: http://russeurope.hypotheses.org/936#sthash.4nIdymbY.dpuf
    Sur les élections italiennes

     Paul Krugman, économiste

     

    "Il ne nous reste plus qu’à attacher nos ceintures. Wall Street a perdu 200 points sur les nouvelles des élections italiennes : c’est l’ensemble des économies mondiales qui sont concernées. Personne n’a les moyens d’enrayer une vente massive de dette italienne. Elle entraînerait avec elle l’entièreté de l’Europe, et plus encore.

    Les calamars grecs n’étaient qu’un hors-d’œuvre. Maintenant arrive le plat de résistance : les pâtes italiennes. Elles sont six fois plus lourdes à digérer."

    Georges Ugeux, Banquier

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  • "Le "rêve allemand" célébré sans pudeur par le Spiegel, c'est le cauchemar de l'Europe."

    "Une Europe prisonnière de l'euro"

     "C'est l'échec de l'Europe. L'échec de l'euro. Fallait-il signer ce traité de Maastricht (1992), qui tourne au désastre ? Après l'avoir tant défendu, on finirait par en douter. Curieusement, le sujet reste tabou."

    "Mauvais joueur, nous avions grogné contre les électeurs français et néerlandais qui n'avaient rien compris en votant non à la Constitution européenne de 2005."

    Arnaud Leparmentier, éditorialiste au Monde

     

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