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Nouriel Roubini enterre l'euro
"Ne nous méprenons pas : une sortie disciplinée par la Grèce de la zone euro sera forcément douloureuse sur le plan économique. Mais le spectacle d’une lente implosion erratique de l’économie et de la société grecque pourrait être encore plus pénible à observer" (Mai 2012)
"On ne sait pas encore si l'euro va survivre. Et si on ne faisait que retarder sa fin sans pouvoir l'éviter ? Dans ce cas, retarder l'inévitable rendrait la disparition de l'euro encore plus destructrice." (Août 2012)
C'est l'Europe qui pourrait devenir cette année le lieu de tous les dangers géopolitiques. (Janvier 2016)
Regard sur la question européenne - Janvier 2016. Extrait.
C'est l'Europe qui pourrait devenir cette année le lieu de tous les dangers géopolitiques. En premier lieu, la sortie de la Grèce hors de la zone euro a peut-être été seulement retardée, car la réforme des retraites et d'autres réformes structurelles mettent le pays sur la voie d'un choc frontal avec ses créanciers. Or un "Grexit" pourrait annoncer le début de la fin de l'union monétaire, car les investisseurs se demanderaient alors quel pays va suivre (sans même exclure un pays qui joue un rôle central dans l'UE comme la Finlande).En cas de Grexit, l'idée de la sortie du Royaume-Uni de l'UE, le "Brexit", gagnerait du terrain. Comparé à il y a un an, sa probabilité a augmenté pour plusieurs raisons. De même que la crise des réfugiés, les récents actes terroristes en Europe poussent le Royaume-Uni à devenir encore plus isolationniste. Sous la conduite de Jeremy Corbyn, le parti travailliste britannique est de plus en plus eurosceptique. Quant au Premier ministre, David Cameron, il se met dans une position difficile en demandant à l'UE des réformes inacceptables - même par l'Allemagne pourtant bien disposée envers le Royaume-Uni. Aux yeux de beaucoup en Grande-Bretagne, l'UE ressemble à un bateau en train de couler.
Project SyndicateDécider d'une fin anticipée de l'euro ? - Août 2012. Extrait.
"On ne sait pas encore si l'euro va survivre. Et si on ne faisait que retarder sa fin sans pouvoir l'éviter ? Dans ce cas, retarder l'inévitable rendrait la disparition de l'euro encore plus destructrice. (...)
Cela exigera énormément de patience de la part des Etats et de l'opinion publique des pays du cœur de la zone euro pour qu'ils maintiennent suffisamment longtemps leur financement, et des pays de sa périphérie qui devront éviter un retour du bâton sur le plan social et politique en raison d'années difficiles de contraction économique et de la diminution de la protection sociale. (...)
Certes, l'éclatement de la zone euro serait très coûteux et passerait par une conférence internationale destinée à restructurer la dette de la périphérie et à reformuler les exigences du cœur. Mettre fin de manière anticipée à la zone euro permettrait de sauver le marché unique et l'UE. Une tentative futile d'éviter l'éclatement de la zone euro pendant un an ou deux - en gaspillant des euros par milliers de milliards en financement public supplémentaire par les pays du centre - signifierait une débandade désordonnée, avec la disparition du marché unique en raison de l'introduction de mesures protectionnistes un peu partout. Si l'éclatement est inévitable, retarder l'échéance augmentera encore le prix à payer.
Mais des raisons politiques interdisent d'envisager une fin anticipée de l' euro. L'Allemagne et la BCE comptent sur un océan de liquidités pour gagner du temps, de façon à restaurer la croissance et mettre fin au surendettement grâce aux ajustements voulus. Malgré l'énorme risque encouru si finalement la zone euro éclate, c'est encore la stratégie de la plupart des membres de la zone. Seul le temps dira si parier sur la maison pour sauver le garage a été le bon choix."
Traduit de l’anglais par Patrice Horovitz
La Grèce doit prendre congé- Mai 2012. Extrait.
(...) La Grèce est prisonnière d’un cercle vicieux d’insolvabilité, de perte de compétitivité, de déficits externes et d’une dépression qui prend de plus en plus d’ampleur. La seule façon de sortir de cette crise consiste d’instaurer un processus ordonné de sortie de zone et de défaut de paiement, coordonné et financé par la Banque centrale européenne, l’Union européenne et le Fonds monétaire international (la « Troïka »), et qui réduira au minimum les dégâts collatéraux pour la Grèce et le reste de la zone euro.
(...) Dans un mariage en détresse, il est préférable de se fier à des règles fixées d’avance pour l’inévitable divorce, ce qui en réduit le coût pour les deux parties. Ne nous méprenons pas : une sortie disciplinée par la Grèce de la zone euro sera forcément douloureuse sur le plan économique. Mais le spectacle d’une lente implosion erratique de l’économie et de la société grecque pourrait être encore plus pénible à observer.Project Syndicate
Les courtes vacances de l'Europe, Nouriel Roubini - Avril 2012. Extrait.
"(...) La France élira peut-être un Président qui s'opposera au contrat fiscal et dont la politique peut effrayer les marchés obligataires. Les élections en Grèce - où la récession se transforme en dépression - peuvent donner 40 à 50% des voix aux partis qui favorisent une cessation de paiement immédiate et une sortie de la zone euro. Les électeurs irlandais peuvent rejeter le contrat fiscal par référendum. Et il y a des signes de fatigue de la réforme en Espagne et en Italie, où les manifestations, les grèves et le ressentiment populaire grondent contre la douloureuse austérité. (...)
L'ennui est que la zone euro dispose d'une stratégie d'austérité mais d'aucune stratégie de croissance. Et, sans cela, tout ce dont elle dispose consiste en une stratégie de récession qui rend autodestructrices la réforme et l'austérité. Car si le taux d'intérêt continue de diminuer, les ratios de déficit et la dette continueront d'augmenter vers des niveaux insoutenables. En outre, les réactions politiques et sociales deviendront finalement écrasantes.
C'est pourquoi les écarts de taux d'intérêt dans la périphérie de la zone euro s'accentuent encore aujourd'hui (...)
Sans une politique monétaire beaucoup plus souple et moins d'austérité fiscale en début de période, l'euro ne s'affaiblira pas, la compétitivité externe ne sera pas restaurée et la récession s'accentuera. Et sans reprise de la croissance - pas dans les années à venir, mais en 2012 - les déséquilibres de stock et de flux deviendront bien plus insoutenables. Plus de pays de la zone euro seront forcés de restructurer leurs dettes et par la suite certains décideront de sortir l'union monétaire."
Project-syndicate
Le dernier combat de la zone euro, Par Nouriel Roubini - Juillet 2011. Extrait.
"La crise de la zone euro arrive à son paroxysme. La Grèce est insolvable. Les obligations du Portugal et de l’Irlande ont récemment été dégradées au niveau de junk bonds (« obligations poubelles », présentant le niveau de risque le plus élevé, ndt). L’Espagne est toujours susceptible de perdre son accès au marché, à cause des incertitudes politiques qui s’ajoutent à ses difficultés fiscales et financières. Enfin, la pression financière sur l’Italie monte de plus en plus.
D’ici à 2012, la dette publique grecque sera supérieure à 160% et toujours en augmentation. Les alternatives à une restructuration de dette sont de plus en plus improbables. Un sauvetage généralisé du secteur public de la Grèce (par le Fonds Monétaire International, la Banque Centrale Européenne et le Fonds Européen de Stabilité Financière) génèrerait tous les problèmes de hasard moral imaginables : extrêmement coûteux et pratiquement impossible politiquement, à cause de la résistance des électeurs au cour de la zone euro – à commencer par les Allemands. (...)
Dès lors, la seule solution réaliste et sensée est une restructuration ordonnée et par le marché – mais coercitive – de l’ensemble de la dette publique grecque. (...)
L’approche actuelle de la zone euro consistant à « s’en sortir tant bien que mal » est un déséquilibre instable : remettre à plus tard et dilapider de l’argent à une cause perdue ne servira à rien. Soit la zone euro se dirige vers un équilibre différent : une plus grande intégration économique, fiscale et politique, soutenue par des politiques qui restaurent la croissance et la compétitivité, en ce compris des restructurations de dette ordonnées et un euro plus faible. Soit elle connaîtra des défauts en pagaille, des crises bancaires et en fin de compte un éclatement de l’union monétaire.
Le statut quo n’est plus soutenable. Seule une stratégie globale peut sauver la zone euro à présent."
Project Syndicate
The Eurozone Heads for Break Up, Par Nouriel Roubini - June 2011
"L'union économique et monétaire n'a jamais rempli les conditions pour une zone Euro optimale. Ses leaders espéraient que leur manque de politique monétaire et fiscale provoquerait une accélération des réformes structurelles. Et que l'on verrait la productivité et le taux de croissance converger."
"En fait la réalité a été différente. L'effet de halo de la convergence des taux d'intérêt a permis aux politiques fiscales de diverger encore plus. Le manque de discipline budgétaire de pays comme la Grèce et le Portugal n'avait d'égal que la bulle spéculative en Espagne et en Irlande. Les réformes structurelles ont été retardées, tandis que la hausse des salaires ne correspondait pas à la croissance de la productivité. Le résultat a été une perte de compétitivité des pays périphériques."
"Toutes les unions monétaires réussies ont été associées avec une union politique et fiscale. Mais l'union politique a marqué le pas comme l'union fiscale."
Dans The Financial Time
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Commentaires
2BASamedi 16 Janvier 2016 à 18:23L'Europe allemande.
L'Europe allemande est née en 1992, au moment du traité de Maastricht.
Depuis 24 ans, l'Europe allemande est en place, à la grande satisfaction des collabos.
Depuis 24 ans, l'Allemagne décide, les autres exécutent.
Problème :
A force, même les partisans de la construction européenne ne supportent plus l'Europe allemande.
Dernier exemple en date : le premier ministre italien, Matteo Renzi, est un fervent partisan de la construction européenne. Or Matteo Renzi vient juste de critiquer l'Europe allemande ! Même lui !
Lisez cet article :
D'après le quotidien Il Messaggero, M. Renzi aurait déclaré à ses conseillers: « le temps est venu de tourner la page à Bruxelles. Nous sommes fatigués que ce soit toujours les mêmes qui y commandent, autrement dit Berlin ».
3BAMercredi 20 Janvier 2016 à 17:07Mercredi 20 janvier 2016 :
Page 3, « Le Canard enchaîné » publie un article explosif :
Retour complet de la France dans l'OTAN.
Un très discret projet de loi prévoit de réintégrer toutes les instances militaires de l'OTAN. Celles que le général de Gaulle avait rejetées, car trop soumises à Washington. Le 4 janvier à l'Elysée, le Conseil des ministres a approuvé un très important projet de loi avec une pudeur inhabituelle. Préparé sans bruit au Quai d'Orsay, ce texte prévoit la réintégration complète de la France et de son armée dans les instances militaires de l'OTAN. Le tout sera soumis au vote du Parlement.
Lisez la suite en page 3 du Canard.
Pour former un vassal, que doit faire le suzerain ? Pour former un vassal qui sera obéissant, le suzerain doit recruter un vassal jeune, puis le suzerain doit le formater, lui faire suivre des séminaires, lui inculquer ses valeurs, etc.
Par exemple, les Etats-Unis forment les vassaux qui serviront les intérêts des Etats-Unis : ces vassaux sont appelés les « Young Leaders ». Un vassal des Etats-Unis peut être recruté dans les partis politiques de droite, mais il peut aussi être recruté à gauche.
Young Leaders français recrutés à gauche : Frédérique Bredin, François Hollande, Anne Lauvergeon, Bruno Le Roux, Arnaud Montebourg, Aquilino Morelle, Pierre Moscovici, Alain Richard, Marisol Touraine, Najat Vallaud-Belkacem, …
Young Leaders français recrutés à droite : Nicolas Bazire, Jérôme Chartier, Yves Censi, Alain Juppé, Nathalie Kosciusko-Morizet, François Léotard, Emmanuelle Mignon, Eric Raoult, Valérie Pécresse, Laurent Wauquiez, …
Young Leaders dans les médias : Alexandre Bompard, Hedwige Chevrillon, Jérôme Clément, Annick Cojean, Jean-Marie Colombani, Emmanuel Chain, Matthieu Croissandeau, Louis Dreyfus, David Fontaine, François Dufour, Stéphane Fouks, Bernard Guetta, Sylvie Kauffmann, Yves de Kerdrel, David Kessler, Laurent Joffrin, Philippe Manière, Dominique Nora, Olivier Nora, Christine Ockrent, Denis Olivennes, Pascal Riché, Thierry Pfister, Mathieu Pigasse, …
Young Leaders économistes : Philippe Askenazy, Guy Sorman, …
Young Leaders dans la finance : Bertrand Badré, Henri de Castries, Hakim El Karoui, Pierre Mariani, Alain Minc, Mathieu Pigasse, …
Young Leaders dans l’université : Eric Fassin, Jean-Noël Jeanneney, Yves Lichtenberger, …
4BASamedi 23 Janvier 2016 à 22:10Mardi 12 janvier 2016 :
Le ministre allemand du développement : « 8 à 10 millions de réfugiés sont en route. »
« Seulement 10% des réfugiés en provenance de Syrie et de l'Irak ont atteint l'Europe jusqu'à présent, et 8 à 10 millions d’entre eux sont encore sur le chemin. »
Cette déclaration, c’est celle du ministre allemand du Développement, Gerd Müller (CSU), auprès du journal Bild am Sonntag.
Qui sont les quatre cavaliers de l'Apocalypse ?
Pour l'année 2016 en Europe, les quatre cavaliers de l'Apocalypse sont :
- la crise des réfugiés
- le terrorisme
- la montée des populismes
- la sortie du Royaume-Uni de l'Union Européenne.
Manuel Valls et Jean-Claude Juncker ont eux-mêmes annoncé la couleur :
en 2016, la zone euro et l'Union Européenne risquent de se disloquer.
Jeudi 21 janvier 2016 :
Davos : Manuel Valls craint une « dislocation du projet européen. »
Le Premier ministre a évoqué la possibilité d'une « dislocation » de l'Union européenne, ce jeudi depuis le Forum économique de Davos.
Le chef du gouvernement, qui s'exprimait avant une intervention du Premier ministre britannique David Cameron, a évoqué le risque d'une « dislocation du projet européen » à « très court terme », dans « les mois qui viennent », évoquant tour à tour « crise des réfugiés, terrorisme, montée des populismes et le potentiel Brexit, soit la sortie du Royaume-Uni de l'union ».
UE : si Schengen s'effondre, l'euro sera menacé, dit Juncker.
« Si l'espace européen Schengen de libre circulation venait à disparaître, c'est la monnaie unique, l'euro, qui serait rapidement menacé », a déclaré mercredi à Strasbourg le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.
http://www.zamanfrance.fr/article/ue-si-schengen-seffondre-leuro-sera-menace-dit-juncker-19628.html
5BAMardi 26 Janvier 2016 à 08:33L'espace Schengen agonise.
Avec l'article 26, chaque pays européen a le droit de reprendre le contrôle de ses frontières nationales pour une durée maximale de deux ans.
Or nous venons d'apprendre que l’Allemagne, l’Autriche, la Suède, la Belgique et le Danemark viennent de former une coalition qui demande à recourir à l’article 26.
En clair : l’Allemagne, l’Autriche, la Suède, la Belgique et le Danemark vont imposer aux vingt autres pays de recourir à l’article 26.
L'espace Schengen va être plongé dans le coma jusqu'en février 2018.
Après février 2018, …
… tout le monde enterrera l'espace Schengen.
Condoléances à toute la famille européiste.
http://www.letemps.ch/monde/2016/01/25/sauver-espace-schengen-presque-mort-clinique
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Mardi 12 janvier 2016 :
Le ministre allemand du développement : « 8 à 10 millions de réfugiés sont en route. »
« Seulement 10% des réfugiés en provenance de Syrie et de l'Irak ont atteint l'Europe jusqu'à présent, et 8 à 10 millions d’entre eux sont encore sur le chemin. »
Cette déclaration, c’est celle du ministre allemand du Développement, Gerd Müller (CSU), auprès du journal Bild am Sonntag.
http://www.bild.de/politik/inland/dr-gerd-mueller/erst-zehn-prozent-der-fluchtwelle-ist-bei-uns-angekommen-44081514.bild.html
Et les conséquences politiques ?
Quelle va être la réaction des peuples européens ?
Pour quel parti politique va voter le peuple allemand ?
Pour quel parti politique va voter le peuple danois ?
Pour quel parti politique va voter le peuple français ?