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    Eté 2011, l'agence de notion Standars and poors a dégradé la note des Etats-unis, suite au feuilleton politico-financier du relèvement du plafond de la dette américains, qui a révélé le profond malaise idéologique et politique de la première puissance mondiale.

     

    Les États-Unis sur le déclin, Par Noam Chomsky - Septembre 2011

    " Le mauvais spectacle dont nous avons été témoins cet été depuis Washington, qui a dégouté la nation et confondu le monde entier, n’a pas son pareil dans toute l’histoire de la démocratie parlementaire. Ses partisans ont fini par en avoir peur. Les grands pouvoirs corporatifs qui ont aidé à faire élire ces extrémistes commencent à s’inquiéter de ce qu’ils pourraient bien jeter à terre l’édifice qui leur a permis d’accumuler richesse et privilèges, c’est-a-dire l’État protecteur qui dorlote leurs intérêts.

    La montée du pouvoir corporatif (en ce moment surtout financier) sur la société, a atteint un point tel que les partis politiques, qui n’ont presque plus rien à voir avec les partis que nous avons connu, sont beaucoup plus à droite que la population sur la plupart des problèmes débattus.  (...)

    Le Program on International Policy Attitudes a mené une enquête pour savoir quels moyens le public favoriserait pour l’élimination du déficit. Son directeur, Steven Kull écrit : «Il est clair que l’administration Obama et les Républicains, majoritaires à la Chambre des représentants, ont des solutions complètement opposées aux priorités et aux valeurs de la population pour ce qui concerne le budget».

    Ce sondage illustre une profonde division : « Alors que le public favorise des coupes importantes dans les budgets de la défense, l’administration et la Chambre des représentants proposent de modestes augmentations. La population veut aussi plus d’investissements dans l’éducation, la formation professionnelle et le contrôle de la pollution contrairement à la position des législateurs.

    L’ultime ‘compromis’ (il vaudrait mieux dire la capitulation face à l’extrême droite), est complètement à l’opposé. D’ailleurs il est presque assuré qu’il va mener à un ralentissement de la croissance au seul bénéfice des riches et des grandes entreprises qui affichent déjà des profits record, mais au détriment de tous les autres. (...)

     Les nouvelles institutions financières de l’ère post- âge d’or ont été largement responsables de la crise financière de 2007. Avant cette époque elles avaient gagné un joli pouvoir économique ; elles avaient triplé leur part des profits d’entreprises. Après le crash un certain nombre d’économiste ont commencé à enquêter sur leur fonctionnement en termes purement économiques. Le lauréat du Prix Nobel, Robert Solow estime que leur impact a probablement été négatif : « Leurs succès ont vraisemblablement peu à voir avec l’efficience de l’économie réelle. En plus, ce désastre permet le transfert de la richesse des mains des contribuables à celles des financiers».

    En réduisant ce qu’il nous reste de démocratie, les institutions financières installent les outils pour poursuivre un processus mortel. Elles continueront aussi longtemps que leurs victimes consentirons à souffrir en silence.  "

     

     Les conséquences mondiales du déclin américain, Par Immanuel Wallerstein - Août 2011

    "Aujourd’hui, l’idée que les Etats-Unis ont décliné - et même sérieusement décliné - est devenue banale. Tout le monde le dit, sauf quelques responsables politiques américains qui redoutent de se faire reprocher la mauvaise nouvelle du déclin si jamais ils ouvraient réellement le débat. Le fait est que presque tout le monde aujourd’hui est convaincu de la réalité de ce déclin. (...)

    Evidemment, les plus affectés par le déclin américain sont et continueront d’être les Etats-Unis eux-mêmes. Le milieu politique et celui des journalistes évoquent publiquement les « dysfonctionnements » de la situation politique américaine. Mais celle-ci peut-elle vraiment être autre chose que dysfonctionnelle ? Il faut bien comprendre ce fait fondamental : les citoyens américains sont abasourdis par la simple idée de déclin. Ce n’est pas qu’ils pâtissent seulement matériellement du déclin de leur pays et qu’ils sont profondément angoissés à l’idée de devoir souffrir encore davantage à mesure que le temps passe. Le malaise est plus profond. Ils ont réellement cru dans cette idée que les Etats-Unis étaient la « nation élue », voulue par Dieu ou l’Histoire pour être la nation phare du monde. Leur président, Barack Obama, continuent de leur garantir qu’ils vivent dans un pays « triple A ».

    Le problème d’Obama et de tous les dirigeants politiques, c’est que très peu de personnes y croient encore. Le choc pour la fierté nationale et l’image de soi est redoutable et brutal. Le pays a beaucoup de mal à l’encaisser. La population se cherche des bouc émissaires et se déchaine sauvagement, et de façon peu intelligente, contre les prétendus coupables. Le dernier espoir semble être de trouver un fautif et de considérer que le remède consiste à changer les gens au pouvoir.

    D’une façon générale, les autorités fédérales (le président, le Congrès, les deux grands partis) sont perçues comme la source de tous les maux. On voit se développer une tendance très forte visant à fournir des armes au niveau individuel et à réduire les engagements militaires extérieurs des Etats-Unis. Accuser le milieu de Washington de tous les torts provoque une volatilité politique et des luttes fratricides de plus en plus violentes. Selon moi, les Etats-Unis sont aujourd’hui l’une des entités politiques les moins stables du système-monde. (...)

    Nous sommes entrés dans une époque de fluctuations aiguës, constantes et rapides : taux de change des devises, taux de chômage, alliances géopolitiques, définitions idéologiques de la situation. L’ampleur et la rapidité de ces fluctuations rendent les prévisions à court terme impossibles. Et sans une stabilité relativement raisonnable des prévisions de court terme (à trois ans environ), l’économie-monde se retrouve paralysée. Tout le monde va devoir devenir plus protectionniste et se replier sur ses enjeux internes. Les niveaux de vie vont diminuer. Le panorama n’est pas reluisant. Et en dépit du fait que le déclin américain présente de très nombreux aspects positifs pour de nombreux pays, il n’est pas sûr que dans la mer démontée qu’est devenu le monde actuel, d’autres pays seront en pratique capable de tirer de cette situation nouvelle leur épingle du jeu. "


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  • Fin d'année 2010, Obama, à l'occasion du vote sur la loi fiscale, Obama donne l'intention d'enfin s'attaquer aux cadeaux fiscaux dont les riches américains ont bénéficiés sous l'ère Bush. Trop tard car le président démocrate vient de perdre la majorité au congrès. La ploutocratie fait front pour défendre ses privilèges.

     

    Un humouriste qui s'en prend aux riches qui s'en prennent aux pauvres

     

    L'égoïsme agressif des riches inspira la diatribe du prix nobel d'économie, Paul Krugman, à leur encontre :

     

    La colère des riches, Paul Krugman - Septembre 2010

    L’Amérique est balayée par une vague de colère. Certes, cette colère chauffée à blanc reste un phénomène minoritaire et ne concerne pas la majorité de nos concitoyens. Mais la minorité en colère est vraiment en colère, et ceux qui en font partie considèrent qu’on leur enlève ce à quoi ils ont droit. Et crient vengeance.

    Non, je ne parle pas des « Tea Parties ». Je parle des riches.

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