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Elie Cohen et Philippe Aghion : Ode à la finance dérégulée
"Un candidat se dégage à nos yeux, le plus apte à redresser la France et rassembler les Français. Ce candidat, c'est François Hollande."
De nombreux économistes décident, dans une tribune publiée en avril dans le grand quotidien du soir, de rendre public leur soutien au candidat Hollande. Il est intéressant de constater que le champ des sensibilités idéologiques est largement représenté, puisque on trouve des économistes venant du centre-droit libéral (Jacques Mistral, rejoint plus tard par Jacques Delpla), de la gauche libérale, et enfin d'une gauche plus traditionnelle (Piketty, Aglietta).
Parmi les nombreux signataires, 2 économistes ont attiré notre attention. Elie Cohen (Sciences Po Paris), et Philippe Aghion (professeur à Harvard) font partie des économistes que Le Nouvel Observateur avait présentés comme appartenant à la garde rapprochée de François Hollande. Ils sont les portes drapeaux d'une gauche libérale, qui se veut "moderne".
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Depuis longtemps, Elie Cohen chante les louanges de la finance dérégulée. Comme il l'explique en 2005 à la Revue Socialiste "à chacune de ces crises, on a pu constater la très grande résilience du système, sa capacité à absorber les chocs économiques", en particulier grâce aux subprimes et à la titrisation qui "saupoudrent en pluie fine [le risque] sur l’ensemble de la population".
Mais attention ! il n'oublie pas qu'il est politiquement "de gauche" :
Je pense qu’il est difficile dans un contexte de fort chômage de libéraliser le marché du travail (...) même si je suis par contre favorable à une nouvelle libéralisation des marchés des biens et services d’une part du capital d’autre part."
Ah si, dans un rapport au CAE il s'est toutefois égaré:
En même temps, davantage de flexibilité sur le marché du travail devrait naturellement permettre de réduire le chômage de long terme.
Dans ce même rapport Politique économique et croissance en Europe, rédigé en 2006, en collaboration avec un économiste prestigieux, Philippe Aghion, professeur à Harvard, lui aussi inspirateur de la politique de notre nouveau président de gauche, on trouve quelques professions de foi libérale - pardon des résultats scientifiques bien établis :
"Nous plaidons donc pour que l’achèvement du marché unique des services financiers soit tenu pour une priorité de premier rang et ne soit pris en otage ni par le nationalisme économique, ni par l’oligopole des régulateurs nationaux."
On se doute qu'un an plus tard après la publication du rapport, la crise aura quelques peu fragisée la démonstration.
En août 2007, finalement Elie Cohen s'aperçoit que le système a engendré à partir de 2001, une bulle immobilière. Mais rassurons-nous :
"Dans quelques semaines, le marché se reformera et les affaires reprendront comme auparavant."
"L'existence de crises périodiques liées à un actif précis (l'immobilier, après internet ou les pays émergents) est devenue l'un des grands modes de régulation de l'économie mondialisée. Tout se passe comme si le système avait périodiquement besoin d'une crise pour retrouver le sens des grands ordres de valeur économiques. (...) Il faut s'habituer à l'idée qu'elles ne constituent pas des cataclysmes mais des méthodes de régulation d'une économie mondiale que l'on n'arrive pas vraiment à encadrer par des lois ou des politiques."
En sommes, rien de bien grave, cela fait partie caractère cyclique du capitalisme et gardons-nous toute surréaction politique à cette crise :
"S’agissant de l’avenir, les bons esprits disent qu’il faut plus de transparence et plus de régulation (...) Je suis un partisan de la régulation, mais en en connaissant les limites".
Et on se doute que pour Elie Cohen, les limites sont vite atteintes.
En 2008, dans le documentaire à vocation pédagogique au titre un tantinet péremptoire vu de 2012 : "Bulles, krachs et rebonds" le ton est moins enjoué :
"Plus on avance, plus les crises sont dangereuses. Si on ne trouve pas les moyens de les traiter, alors on risque d'arriver à une situation où les opinions publiques remettrons en cause les trois dynamiques qui sont à la base du développement économique et financier : la libéralisation, l'innovation financière et la globalisation"
Autrement dit, ça devient sérieux, il va falloir se bouger le popotin si on veut sauver la mondialisation de la menace populiste.
Très attaché au régime néolibéral, il comprend que les politiques d'austérité risquent de mener l'économie à la ruine et soutient une politique budgétaire et monétaire moins restrictive. Ayant définitvement abandonné toute pudeur, il réclame "des réformes structurelles" - comprendre dérégulation des marchés des biens, des services et du marché du travail, en lesquelles il voit, en dévôt du marché concurrenciel, des recettes miraculeuses pour libérer pour la croissance.
Regardons le communier dans sa foi libérale avec Alain Madelin qui, réjoui par le discours de son compère, lance tout de go : "Quand le gouvernement d'Hollande fait ma politique je suis content":
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Bulles, krachs et rebonds - Elie Cohen - diffusé sur ARTE en juillet 2008
Rapport du CAE : Politique économique et croissance en Europe, Par Philippe Aghion, Élie Cohen et Jean Pisani-Ferry - 2006. Extrait.
"Comme nous l’avons déjà souligné dans le chapitre introductif, les arguments sur la nécessité de réformes structurelles conduisant à davantage de flexibilité sur les marchés du crédit, des biens et services, et sur le marché du travail, sont maintenant bien établis : ces réformes permettent une allocation plus efficace des ressources et une utilisation plus intensive des facteurs de production. Elles génèrent des incitations plus fortes en faveur de l’innovation qui elle-même stimule la croissance de long terme. En même temps, davantage de flexibilité sur le marché du travail devrait naturellement permettre de réduire le chômage de long terme.
(...) La relance de l’intégration passe à juste titre par deux domaines cruciaux déjà identifiés : le marché des biens, avec l’achèvement de la déréglementation, et celui des services avec la libéralisation des services en réseau, la libéralisation des services aux entreprises et la libéralisation des services financiers.
(...) Quelles leçons pouvons-nous tirer de notre discussion dans ce chapitre ? Première leçon : pour pouvoir surmonter les contraintes d’économie politique, il faut accompagner les réformes structurelles de politiques budgétaires et monétaires expansionnistes, surtout en l’absence d’effets de « dos au mur » comme c’est le cas nous semble-t-il au sein la zone euro. Deuxième leçon : les États-Unis, malgré leurs marchés boursiers et hypothécaires et leurs fonds mutuels nettement plus développés que les nôtres, maintiennent un niveau d’activisme budgétaire et monétaire bien supérieur à celui de l’Europe, et avec des résultats très positifs en matière de croissance. Étant donné que le développement financier est une entreprise de très longue haleine, pourquoi ne pas faire comme eux et appliquer nous aussi des politiques budgétaires plus contra-cycliques afin de pleinement bénéficier de la libéralisation des marchés du travail et des produits ? Ce n’est qu’une fois que les marchés de crédit en Europe auront été pleinement libéralisés que les gouvernements pourront éventuellement se dispenser de l’activisme budgétaire. (...)
Or l’analyse nous a montré que cette intégration reste très incomplète, y compris au sein de la zone euro, pour des raisons à la fois industrielles, réglementaires et fiscales. L’intégration incomplète des marchés du crédit empêche les créanciers d’opérer une diversification des risques, soit directement en étant présents sur plusieurs marchés, soit indirectement par la titrisation des créances, notamment hypothécaires. (...)
Nous plaidons donc pour que l’achèvement du marché unique des services financiers soit tenu pour une priorité de premier rang et ne soit pris en otage ni par le nationalisme économique, ni par l’oligopole des régulateurs nationaux. (...)
Il est connu de longue date que les marchés financiers sont l’un des domaines où la contribution de l’intégration européenne à l’efficacité économique peut être la plus forte. Celle-ci apporte en effet à la fois liquidité et diversification des risques. Elle permet donc simultanément de réduire les coûts, de réduire les primes de risque, et d’assurer la stabilité macroéconomique en présence de chocs sectoriels ou idiosyncrasiques, contribuant ainsi
à la croissance à long terme."Il faut juguler la peur et sanctionner le risque", interview au Nouvel Obs - Août 2007. Extrait.
"L'existence de crises périodiques liées à un actif précis (l'immobilier, après internet ou les pays émergents) est devenue l'un des grands modes de régulation de l'économie mondialisée. Tout se passe comme si le système avait périodiquement besoin d'une crise pour retrouver le sens des grands ordres de valeur économiques. (...) Il faut s'habituer à l'idée qu'elles ne constituent pas des cataclysmes mais des méthodes de régulation d'une économie mondiale que l'on n'arrive pas vraiment à encadrer par des lois ou des politiques."
Crise des "subprimes" : le point de vue de deux économistes le Monde - 17 aout 2007. Extrait.
La crise actuelle a donc démarré dans l’immobilier américain, puis elle s’est diffusée au marché du crédit "subprime", puis elle a contaminé les marchés financiers à risque, avant d’atteindre le marché monétaire avec la crise de liquidité qu’on a connue vendredi 10 août. C’est en fait une crise de la finance globale dérégulée. (...)
Les banques centrales ont agi avec la promptitude nécessaire au moment où le risque d’une crise systémique est apparu avec la panne de liquidités observée sur le marché interbancaire la semaine dernière. Depuis, les banques centrales ont mis à disposition des marchés les liquidités nécessaires en veillant toutefois à ce que les acteurs financiers qui avaient pris des risques excessifs payent le prix de leur imprudence.
Il s’agit d’éviter la répétition du scénario de 2000, lorsque les banques centrales avaient inondé les marchés de liquidités en baissant massivement leurs taux, ce qui avait favorisé rapidement la formation de la bulle immobilière qui vient d’éclater. Les banques centrales doivent à la fois injecter la liquidité qui permet d’éviter la crise systémique tout en faisant en sorte que les acteurs aventureux paient le prix de leurs dérives. (...)
A partir de maintenant, il faut que tous les acteurs engagés dans ces produits risqués annoncent la hauteur de leurs engagements. Tant qu’on ne prendra pas la mesure de l’importance de ces engagements, il y aura des secousses et des répliques à la crise.
Dans quelques semaines, le marché se reformera et les affaires reprendront comme auparavant. Il y aura des pertes, des faillites, puis les fonds actuellement fermés (par exemple ceux de la BNP fermés pour un mois) rouvriront et susciteront à nouveau des appétits.
"S’agissant de l’avenir, les bons esprits disent qu’il faut plus de transparence et plus de régulation. Mais c’est à peu près ce qu’on dit après chaque crise. L’important est de comprendre ce qui se passe. Nous vivons dans un monde d’innovation financière, qui passe par l’invention de nouveaux produits d’une complexité grandissante. Et les inventeurs de ces produits jouent des différences de réglementation existant dans différents pays et secteurs de marché. Le régulateur court toujours après l’innovation et a toujours un temps de retard. La meilleure preuve, c’est que le rôle des organisations de notation avait déjà été mentionné dans la crise asiatique et dans le scandale Enron.
Il faut bien sûr de la transparence, il faut donc veiller à la bonne information des investisseurs, mais on n’évitera pas la formation de nouvelles bulles et des corrections brutales de marché. Je suis un partisan de la régulation, mais en en connaissant les limites."
Entretien à la Revue Socialiste - Mars 2005. Extrait.
" Je pense qu’il est difficile dans un contexte de fort chômage de libéraliser le marché du travail. Par contre je suis favorable à une nouvelle libéralisation des marchés des biens et services d’une part du capital d’autre part. Je ne suis pas de ceux qui comme Michel Aglietta voient en termes négatifs le processus actuel de désintermédiation et de développement des marchés financiers
Aux Etats-Unis, après le krach de la bulle Internet qui était d’une violence comparable à la crise de 29, on aurait pu craindre un effondrement de l’économie. Dans la mesure où le risque n’était pas porté par les banques, mais qu’il était dilué, saupoudré en pluie fine sur l’ensemble de la population, les effets ont été mineurs. Le krach n’a pas provoqué de faillite d’institutions bancaires. L’intervention de la banque centrale américaine a également contribué à amortir les effets de la crise. Les ménages ont emprunté, engendrant une flambée immobilière ; grâce aux outils de monétisation des actifs immobiliers décrits précédemment, la consommation a permis la reprise de l’activité, et le retour des investissements : les effets de la crise ont été limités.
Depuis 1996, on a vécu une cascade de crises : asiatique, russe, mexicaines, LTCM, Bulle de l’internet, crise de confiance Enron-Vivendi etc. A chacune de ces crises, on a pu constater la très grande résilience du système, sa capacité à absorber les chocs économiques. L’année 2004, bien qu’année de crise, est aussi l’année de la plus forte croissance mondiale des 20 dernières années !
(...) Face à un capitalisme mondialisé et financiarisé organisant une nouvelle division internationale du travail, la réponse des social démocraties nordiques a été de bâtir un nouveau compromis. Trois éléments me paraissent devoir se dégager. 1/ Dynamiser la création de richesses en favorisant la mutation économique par des politiques de l’offre : investissement dans l’excellence en éducation, accroissement des moyens pour la recherche, accompagnement des redéploiements. 2/ Refonder le compromis social : la demande de flexibilité est négociée contre une exigence de sécurisation des parcours professionnels des salariés. 3 / Refuser la seule logique de la création de valeur pour l’actionnaire en affirmant la « responsabilité sociale et environnementale » de l’entreprise à l’égard des différentes parties prenantes.
Débat : Le capitalisme est-il menacé ? , L'Express - 2005. Extrait.
"Comment un système capitaliste qui fait une crise majeure tous les 18 mois non seulement rebondit à chaque fois mais permet une croissance mondiale en accélération constante : telle est la question que j’ai voulu traiter. La résilience du système et la volatilité des marchés me semblent être les facteurs clés dont il faut rendre compte. Trois éléments permettent d’expliquer le nouveau cours. La qualité des politiques macroéconomiques qui évitent l’approfondissement des crises. Le développement d’une industrie financière puissante qui agit comme courroie de transmission des politiques et comme machine à redistribuer les risques. Et enfin la financia-risation des stratégies industrielles qui pousse à l’amélioration constante des performances. La finance de marché agit donc à la fois comme réducteur du risque en rapprochant offreurs et preneurs de risque et comme am-plificateur à travers la spéculation. Le résultat toutefois c’est que depuis 10 ans les crises asiatiques, LTCM, de la nouvelle économie d’Enron etc... ont été absorbées sans dommage pour l’économie même si les déséquilibres persistent et s’aggravent."
Tags : cohen, aghion, madelin
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Commentaires
2BAVendredi 22 Juin 2012 à 13:40Vendredi 22 juin 2012 :
Boule de neige : l’Etat espagnol précipite ses banques dans une crise à la grecque.
La situation de l’Espagne s’aggrave parce qu’elle emprunte à des taux de plus en plus élevés, cela nous le savons. Mais il se produit également un autre phénomène qui aggrave la crise que connaît ce pays, et qui l’entraîne droit vers la situation de la Grèce : ce sont essentiellement les banques espagnoles qui achètent – à crédit – la dette émise par Madrid. Il faut bien lire ce passage d’un article des Echos :
« La taille modeste de l’opération d’aujourd’hui [émission de 2 milliards d’euros d’obligations à moyen-terme] a permis aux acheteurs domestiques d’absorber l’offre », explique Nicholas Spiro, directeur de Spiro Sovereign Strategy. Depuis les injections de liquidités de la Banque centrale européenne (BCE), les banques espagnoles ont pris le relais des investisseurs étrangers, qui fuient le marché de la dette publique espagnole.
Les investisseurs étrangers sont partis, ils ne prêtent plus à l’Espagne, ni d’ailleurs à ses banques, plombées par la bulle immobilière. Ces dernières n’ont donc plus accès au marché interbancaire, elles se tournent alors vers la BCE à qui elles empruntent de l’argent à 1% (le taux directeur de la BCE) pour acheter de la dette espagnole qui rapporte 4 à 6%.
Les banques espagnoles le font parce que Madrid les oblige à le faire (sinon personne n’achèterait ses obligations !), et comme le pouvoir soutient les banques en difficulté, elles ne peuvent pas refuser. Elles le font aussi parce que c’est rentable (emprunter à 1% et acheter des obligations qui rapportent 4 à 6%). Cependant ce bénéfice reste minuscule par rapport à leurs créances immobilières douteuses, mais cela apporte une amélioration temporaire.
Ce faisant, la quantité de dette dans le système (BCE-banques espagnoles-Etat espagnol) augmente, on ne fait ici que gagner du temps. Et les banques espagnoles remplissent ainsi leur bilan d’obligations espagnoles : quand l’Espagne devra restructurer sa dette, cela impactera toutes ses banques, et il faudra – encore – les renflouer ! C’est exactement ce qui se passe en Grèce en ce moment. Et la situation devient inextricable car tout le système financier plonge, tandis que l’Etat a toujours besoin d’émettre des obligations parce que son déficit ne diminue pas.
L’étape suivante, on la connaît, c’est le bank run. Les populations se mettent – légitimement – à douter de la solidité de leurs banques, elles retirent leur argent pour le placer à l’étranger ou dans des filiales de banques étrangères. Ce mouvement existe depuis 2011 en Grèce, depuis quelques semaines en Espagne, et il a pour conséquence d’aggraver – encore – la situation des banques, qui doivent emprunter encore plus à la BCE…
La hausse des taux auxquels empruntent les Etats n’est qu’un aspect du problème de la crise de la zone euro, il se développe également une gigantesque bulle obligataire qui risque d’éclater un jour ou l’autre.
Philippe Herlin, chercheur en finance, chargé de cours au CNAM.
Conclusion :
Les six Etats européens périphériques foncent vers le défaut de paiement.
Le Portugal, l’Irlande, l’Italie, la Grèce, l’Espagne, Chypre, sont en faillite.
Malgré cela, les Etats européens du nord refusent toujours de DONNER des centaines de milliards d’euros aux six Etats européens périphériques.
L’idée européenne est morte.
L’Union Européenne va mourir.
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Jeudi 21 juin 2012 :
L'Espagne paye très cher pour réussir son émission.
Madrid a émis plus de 2 milliards d'euros d'obligations à moyen-terme à des taux très élevés. Sur les titres à 5 ans, l'Espagne a dû s'acquitter de taux d'intérêt jamais expérimentés depuis la création de l'euro.
C'est dans la douleur que l'Espagne a couvert aujourd'hui 60% de son programme d'émission à moyen et long terme pour 2012. Le Trésor espagnol a réussi à placer ce matin 2,2 milliards d'euros d'obligations à deux, trois et cinq ans, dépassant son objectif maximum de 2 milliards grâce à une bonne demande, mais au prix de taux d'intérêt très élevés.
Les rendements moyens sont ainsi ressortis à 4,706% sur les titres à deux ans, à 5,457% sur ceux à trois ans, et 6,072% sur ceux à cinq ans, contre respectivement 2,069% en mars, 4,876% et 4,960% en mai.
Selon Reuters, les taux concédés par le Trésor sur les titres à 5 ans sont les plus élevés depuis la création de l'euro.
http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/finance-marches/actu/0202131494640-l-espagne-paye-tres-cher-pour-reussir-son-emission-336263.php
Conclusion :
Plus les jours passent, plus l'Etat espagnol emprunte à des taux de plus en plus élevés.
Plus les jours passent, plus l'Etat espagnol se surendette.
Plus les jours passent, plus l'Etat espagnol se rapproche du défaut de paiement.