-
Par Coma81 le 30 Octobre 2013 à 17:50
Demandeurs d'emploi catégorie A :
Janvier 2008 : 2 001 400
Janvier 2009 : 2 280 800 (+ 279 400)
Janvier 2010 : 2 660 800 (+ 380 000)
Janvier 2011 : 2 695 800 (+ 35 000)
Janvier 2012 : 2 862 800 (+ 167 000)
Janvier 2013 : 3 169 300 (+ 306 500)
Septembre 2013 : 3 295 700 (+126 400)
Source : http://www.lemonde.fr/emploi/article/2013/10/25/ayrault-convaincu-que-la-courbe-du-chomage-va-s-inverser-avant-noel_3502681_1698637.html
Hollande : la crise de la zone euro «est derrière nous» (Décembre 2012)
Sarkozy : "Nous sommes sortis de la crise financière" (Mars 2012)
La crise est finie !
BEST OF CHRISTINE LAGARDE :
6 commentaires -
Par Coma81 le 21 Juin 2012 à 12:20
"Un candidat se dégage à nos yeux, le plus apte à redresser la France et rassembler les Français. Ce candidat, c'est François Hollande."
De nombreux économistes décident, dans une tribune publiée en avril dans le grand quotidien du soir, de rendre public leur soutien au candidat Hollande. Il est intéressant de constater que le champ des sensibilités idéologiques est largement représenté, puisque on trouve des économistes venant du centre-droit libéral (Jacques Mistral, rejoint plus tard par Jacques Delpla), de la gauche libérale, et enfin d'une gauche plus traditionnelle (Piketty, Aglietta).
Parmi les nombreux signataires, 2 économistes ont attiré notre attention. Elie Cohen (Sciences Po Paris), et Philippe Aghion (professeur à Harvard) font partie des économistes que Le Nouvel Observateur avait présentés comme appartenant à la garde rapprochée de François Hollande. Ils sont les portes drapeaux d'une gauche libérale, qui se veut "moderne".
* * *
Depuis longtemps, Elie Cohen chante les louanges de la finance dérégulée. Comme il l'explique en 2005 à la Revue Socialiste "à chacune de ces crises, on a pu constater la très grande résilience du système, sa capacité à absorber les chocs économiques", en particulier grâce aux subprimes et à la titrisation qui "saupoudrent en pluie fine [le risque] sur l’ensemble de la population".
Mais attention ! il n'oublie pas qu'il est politiquement "de gauche" :
Je pense qu’il est difficile dans un contexte de fort chômage de libéraliser le marché du travail (...) même si je suis par contre favorable à une nouvelle libéralisation des marchés des biens et services d’une part du capital d’autre part."
Ah si, dans un rapport au CAE il s'est toutefois égaré:
En même temps, davantage de flexibilité sur le marché du travail devrait naturellement permettre de réduire le chômage de long terme.
Dans ce même rapport Politique économique et croissance en Europe, rédigé en 2006, en collaboration avec un économiste prestigieux, Philippe Aghion, professeur à Harvard, lui aussi inspirateur de la politique de notre nouveau président de gauche, on trouve quelques professions de foi libérale - pardon des résultats scientifiques bien établis :
"Nous plaidons donc pour que l’achèvement du marché unique des services financiers soit tenu pour une priorité de premier rang et ne soit pris en otage ni par le nationalisme économique, ni par l’oligopole des régulateurs nationaux."
On se doute qu'un an plus tard après la publication du rapport, la crise aura quelques peu fragisée la démonstration.
En août 2007, finalement Elie Cohen s'aperçoit que le système a engendré à partir de 2001, une bulle immobilière. Mais rassurons-nous :
"Dans quelques semaines, le marché se reformera et les affaires reprendront comme auparavant."
"L'existence de crises périodiques liées à un actif précis (l'immobilier, après internet ou les pays émergents) est devenue l'un des grands modes de régulation de l'économie mondialisée. Tout se passe comme si le système avait périodiquement besoin d'une crise pour retrouver le sens des grands ordres de valeur économiques. (...) Il faut s'habituer à l'idée qu'elles ne constituent pas des cataclysmes mais des méthodes de régulation d'une économie mondiale que l'on n'arrive pas vraiment à encadrer par des lois ou des politiques."
En sommes, rien de bien grave, cela fait partie caractère cyclique du capitalisme et gardons-nous toute surréaction politique à cette crise :
"S’agissant de l’avenir, les bons esprits disent qu’il faut plus de transparence et plus de régulation (...) Je suis un partisan de la régulation, mais en en connaissant les limites".
Et on se doute que pour Elie Cohen, les limites sont vite atteintes.
En 2008, dans le documentaire à vocation pédagogique au titre un tantinet péremptoire vu de 2012 : "Bulles, krachs et rebonds" le ton est moins enjoué :
"Plus on avance, plus les crises sont dangereuses. Si on ne trouve pas les moyens de les traiter, alors on risque d'arriver à une situation où les opinions publiques remettrons en cause les trois dynamiques qui sont à la base du développement économique et financier : la libéralisation, l'innovation financière et la globalisation"
Autrement dit, ça devient sérieux, il va falloir se bouger le popotin si on veut sauver la mondialisation de la menace populiste.
Très attaché au régime néolibéral, il comprend que les politiques d'austérité risquent de mener l'économie à la ruine et soutient une politique budgétaire et monétaire moins restrictive. Ayant définitvement abandonné toute pudeur, il réclame "des réformes structurelles" - comprendre dérégulation des marchés des biens, des services et du marché du travail, en lesquelles il voit, en dévôt du marché concurrenciel, des recettes miraculeuses pour libérer pour la croissance.
Regardons le communier dans sa foi libérale avec Alain Madelin qui, réjoui par le discours de son compère, lance tout de go : "Quand le gouvernement d'Hollande fait ma politique je suis content":
2 commentaires -
Par Coma81 le 9 Mai 2012 à 11:00
Il faut garder en mémoire les pronostics erronés des économistes réputés les meilleurs, surtout si ceux-ci se trompent. Daniel Cohen, en 2007, nous assurait dans une tribune du Monde, que "la crise de 1929 n'aurait pas lieu". Raté.
Loin de vouloir s'acharner sur l'honorable professeur, il faut plutôt chercher à comprendre la raison de son erreur. Reconnaissons tout d'abord que le diagnostic de la crise financière liée aux subprimes est tout à fait juste. Il comprend qu'elle est une crise bancaire et financière de plus dans la série qui a commencé avec l'avènement du capitalisme financier. Elle devrait être aussi la dernière nous dit-il : "L'heure d'une redéfinition des objectifs de la politique monétaire, qui inclut désormais celui de prévenir les bulles financières et immobilières, vient de sonner."
Il appelle à une nouvelle régulation de la finance. La puissance publique devra être la garante du fonctionnement correct du marché : "Il sera temps ensuite de laisser les marchés prendre leur perte. Car sans un peu de sang sacrificiel aux murs, Wall Street restera incorrigible ". Fin du dogme de l'autorégulation, mais retour à l'esprit de responsabilité du libéralisme... grâce à l'intervention avisée de l'Etat.
Seulement, derrière cette crise locale, qui éclate sur un segment de marché, se cache une crise généralisée de la finance et de l'endettement dont Daniel Cohen a sous-estimé l'ampleur, de même qu'il a surestimé la capacité des dirigeants à imposer des règles au lobby bancaire.
1 commentaire
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique