• Eric Verhaeghe est directeur des Affaires Sociales Fédération Française des Sociétés d’Assurance (FFSA) jusqu'en 2011. En savoir plus

    Extrait de l'article paru sur son blog :

     

    Comment la Grèce a déjà tué l’Europe - Eric Verhaeghe

     

     

     

    " Nul ne sait jusqu’où ira le grand délire tragi-comique de la nouvelle crise grecque. Une chose est sûre: quelle qu’en soit l’issue, l’esprit de coopération entre pays européens est désormais mort. Jamais sans doute la construction communautaire n’aura connu un tel niveau de défiance et de détestation entre ses membres. (...)

    Malgré les affirmations quichottesques de Tsipras encore proférées le week-end précédent (cette terrible manie grecque de mentir, qui complique tant le jeu des négociations), le vice-premier ministre a bien dû reconnaître mercredi que le roi était nu:

    La Grèce connaît actuellement « un problème de liquidité » que pourrait résoudre le déblocage d’une tranche d’aide au pays mais ce versement bute sur l’« interprétation » de l’accord passé avec les partenaires européens en février, a indiqué, mercredi soir, le vice-premier ministre grec Ioannis Dragasakis dans une interview sur la chaîne grecque Alpha mercredi soir.

    Oups! ça sent le roussi pour les Grecs!

    Cet aveu intervenait au moment où la BCE sauvait une fois de plus l’Etat grec de la faillite en relavant de 400 millions d’euros le plafond de liquidités d’urgence mises à la disposition des banques grecques par la banque nationale. Ce coup de pouce valait à la Grèce une remarque acide du cruel Schaüble: « Le temps est compté pour la Grèce », déclarait-il le même jour.

    C’est, redisons-le, la vraie victoire de Syriza: celle d’avoir définitivement tué le fonctionnement normal de l’Union, d’avoir jeté bas les masques. Il existe désormais en Europe une table des adultes où les décisions se prennent, et une table des enfants où elles s’appliquent. Elle est bien morte, le collégialité du traité de Rome.

    Et pendant ce temps, les caisses grecques se vident, rapprochant chaque jour un peu plus le continent d’une faillite généralisée."

     


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  • "Comment le Parti Communiste, représentant des classes populaires sur la scène politique jusque dans les années 1970, est-il devenu un parti de professionnels, largement issus de milieux plus favorisés ? Croisant socio-histoire et analyse locale du politique, Julian Mischi met en lumière les causes et les enjeux politiques de ce déplacement. (...)

    La thèse générale est clairement exposée dans l’introduction : « depuis les années 1970, le communisme a tout autant été désarmé par ses adversaires socialistes et de droite dans un contexte général d’offensive néolibérale, qu’il s’est désarmé lui-même, en abandonnant l’ambition de représenter prioritairement les classes populaires et de promouvoir sur la scène politique des militants issus des groupes sociaux démunis » (p.7). En un certain sens le PCF est rentré dans le rang : alors que son exceptionnalité tenait à sa capacité à promouvoir des élites militantes ouvrières qui irriguaient jadis tout son système d’action (CGT, municipalités, organisations de masse, édition, presse, etc.), il est désormais lui aussi un parti d’élus et de professionnels de la politique puisant largement ses cadres dans les couches sociales non populaires. (...)

    Le vieillissement des militants est frappant. En 2013, alors que 4% des délégués au Congrès national sont étudiants, 22% sont retraités… (...) L’engagement des nouveaux adhérents relève plus de fidélités locales ou familiales que d’une adhésion idéologique.

    Les dommages collatéraux, si j’ose dire, de cette perte d’influence du PCF sur les classes populaires, sont bien connus : un abstentionnisme massif d’abord ; la possibilité pour le FN de « se mettre en scène comme parti des ouvriers » (p. 294) ensuite ; un affaiblissement, enfin, des capacités de résistance des classes populaires. Or, on discerne mal les forces politiques qui, aujourd’hui, seraient susceptibles de se donner pour projet la promotion de militants issus des classes populaires.

    Lire l'article complet

     

     

     


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  • Extrait du blog : http://descartes.over-blog.fr/

    "C’était inévitable. Je veux bien entendu parler de la réaction enthousiaste de la « gauche radicale » française le soir de l’élection grecque. Dans la maison Mélenchon, la consigne – martelée par son entourage – était simple : « je suis Tsipras » (ou plutôt, avec l’exquise modestie qui caractérise le personnage, « Tsipras est « le Mélenchon grec »). Chez Pierre Laurent, le ton est comme d’habitude plus mou, mais le cœur y est : « la victoire de Syriza ouvre la voie au changement en Europe ». Chez « Ensemble », où le ridicule ne tue d’évidence pas – sans quoi ce groupuscule serait déjà plusieurs fois mort – on compare la victoire de Syriza à « la rupture fondamentale dans l’histoire connue de l’humanité [qui] s’est produite en Grèce [il y a 2500 ans]. Pour la première fois, des êtres humains ont affirmé explicitement que les lois qui les gouvernent sont issues d’eux-mêmes et non pas d’une source extérieure à eux-mêmes (Dieu, les dieux, les ancêtres, la tradition, etc.), et qu’en conséquence, ils peuvent donc les changer ». Ce qui est légèrement exagéré. (...)

    La différence entre Tsipras et Mélenchon est énorme. Tsipras est un militant formé à l’école des cadres communiste, un organisateur plus qu’un tribun, un négociateur plutôt qu’une personnalité médiatique. Un homme qui sait s’entourer et qui respecte les « experts » - il est lui-même un technicien – plutôt qu’un homme de « clan » et de « cour ». Un homme du collectif plutôt qu’un leader charismatique. Lui et Mélenchon, c’est la nuit et le jour.

    C’est pourquoi, lorsque la « gauche radicale » rêve d’un « effet domino », elle se berce de douces illusions. Ni Mélenchon, ni Laurent, ni Besancenot ne sont des Tsipras, pas plus que le Front de Gauche n’est Syriza. La « gauche radicale » française a une base électorale essentiellement constituée par les « classes moyennes », dont l’intérêt est en fait de donner l’illusion de la radicalité tout en s’assurant que rien ne change. Seul Mélenchon peut imaginer qu’il ira affronter l’Union européenne et « désobéir » aux traités du bras de Duflot ou Joly, deux eurolâtres convaincues.

    La victoire de Syriza et la formation du gouvernement Tsipras est une bouffée d’espoir. C’est la démonstration que la frontière « droite/gauche », devenue totalement artificielle depuis la chute du « socialisme réel » et la conversion des partis socialistes et social-démocrates au libéralisme, est en train de céder. C’est aussi la démonstration d’une prise de conscience que la nouvelle ligne de partage passe entre les défenseurs de la souveraineté nationale et les partisans d’une société mondialisée à l’image du capitalisme du même nom. Et c’est finalement l’illustration de l’obsolescence des institutions bruxelloises, incapables de la moindre créativité institutionnelle, réduites à répéter les mêmes poncifs et prescrire les mêmes remèdes éculés quelque soit le problème à résoudre. Les prochains mois risquent d’être passionnants."

     

     


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  • Marc Ferro est Directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (article intégral)

     

    Cette année 2015, la « troïka » (FMI, BCE, Commission européenne) a adressé un ultimatum à la Grèce pour qu’elle accepte son contrôle politique et financier. Voilà une injonction qui rappelle celle qu’ont connue l’Egypte en 1879 et le Venezuela en 1901.

    Dans le premier cas, faute de bonne réponse, les Franco-Britanniques occupèrent le pays.

    Dans le deuxième cas, cette injonction fut énoncée lors d’une intervention de la flotte allemande qui menaçait le Venezuela endetté et peu porté à rembourser ses dettes. Le président Theodore Roosevelt rappela alors que « cette intervention ne devait pas menacer l’indépendance des Républiques américaines », mais « que les peuples incapables d’exploiter leurs richesses naturelles pour le bien de l’Humanité devaient subir la domination des forts qui leur parleraient doucement, une grosse canne à la main ».

    L’armada mise à part, parle-t-on aujourd’hui comme cela à la Grèce ? La « troïka » veut instaurer un contrôle sans concessions des dérives que les membres de l’Union européenne (UE) peuvent commettre. Il s’agit d’un contrôle auquel participent également les institutions des Etats sous surveillance, c’est-à-dire quasiment d’un auto-contrôle. Mais on pourrait aussi bien parler d’une auto-colonisation, un terme qui n’est pas aussi inadapté qu’il n’y paraît à première vue pour définir un tel dispositif, même s’il n’y a plus de colons.

    Regard stéréotypé sur les sociétés

    D’abord parce qu’une société hors-sol joue aujourd’hui le rôle des colons hier. Elle ne cultive pas la terre mais le patrimoine des holdings et des nations. Ses membres sont toujours entre deux vols : de New York à Davos ou de Londres à Hongkong : membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ou de la Commission européenne, de l’Assemblée de Strasbourg ou du Fonds monétaire international (FMI). Ils sont relayés par les soixante mille agents de la Goldman Sachs et autres banques internationales. Ces hors-sol ne parlent que par milliards et centaines de milliards, leur unité de compte.

    Ensuite, parce que ce monde de la finance porte un regard stéréotypé sur les sociétés ou les Etats avec lesquels il a à traiter. Il en allait de même du colonisateur vis-à-vis des indigènes. A la veille de la seconde guerre mondiale, J. Siberg, gouverneur de l’Indonésie, avait même écrit un ouvrage théorique sur la paresse de l’indigène de Java. Ce texte aurait pu être écrit aussi bien par un Anglais aux Indes, un Français au Maghreb, un Russe en Yakoutie ou un Espagnol aux Philippines.

    Aujourd’hui, ce que la « troïka » reproche aux Grecs, comme aux Espagnols, aux Italiens ou aux Français, c’est d’être dépensiers. Chaque semaine, chaque jour, chaque mois claque le fouet qui nous annonce, milliards en main, le montant de tel déficit ou celui de la dette. Et de honte nous courbons la tête. Mais un dernier coup de milliards nous empêche de la relever. Les Agences de notation, comme par hasard, annoncent que notre pays a perdu un demi-point… Mais, qui sont-elles celles-là ? Et qui a vu sa note monter ces derniers temps, sauf l’Indonésie…

    Discrimination négative

    Alors, le citoyen ordinaire finit pas être convaincu qu’il doit accepter de nouveaux sacrifices et le pays rétablir ses comptes surtout s’il les a faussés, tels les Grecs. Mais ces grandes banques de tous nos pays n’ont-elles pas aussi faussé leurs comptes ? Or là, nos Etats sont impuissants, comme pour dénicher les paradis fiscaux.

    Par contre, ces mêmes Etats justifient les raisons de baisser le taux de la cagnotte – celle du Français je veux dire –, ce Livret A qui a rapporté cette année 1 %, non 1,25 %. Va-t-il descendre au-dessous de zéro ?

    Cette année 2015, nos concitoyens ont appris que les contribuables de la plus basse tranche ne paieront plus d’impôt sur le revenu. Exonérés. La raison de cette « bonne nouvelle » ? Ils sont trop pauvres. Six millions de Français doivent être heureux d’apprendre qu’ils sont trop pauvres.

    Cette discrimination négative n’est pas nouvelle. La Révolution française l’avait instaurée. Les Français avaient été divisés en deux corps : les citoyens qui disposent d’un certain revenu, qui payent l’impôt et qui sont définis comme « citoyens actifs ». Puis, les citoyens trop pauvres qui ne le payent pas et qui sont définis comme « citoyens passifs ».

    Le corps des laissés-pour-compte

    Deux cents ans après, nous y sommes. On y est revenu. Or, il n’y a pas que les citoyens ordinaires qui « bénéficient » de ce passage dans le corps des laissés-pour-compte. Il y a aussi des corps de métier qui sont également des victimes. Le cas de la SNCF n’est qu’un exemple. Actives, des stations de chemin de fer, telle Lure, ne le sont plus depuis que les TGV ne s’y arrêtent plus. Actives, d’autres lignes ont été supprimées, car elles étaient « secondaires ». Ces correspondances ont aussi été sabotées, elles n’étaient pas rentables. Ces gares, autant en faire des grandes surfaces, telle la salle d’attente d’un hôpital. Ou supprimer ces classes-là d’une école qui comptaient peu d’élèves qu’on pouvait vraiment suivre.

    Or, aux choix économiques dénoncés dès les années 1960 par Jean-François Gravier, dans Paris et le désert français, s’ajoutent aujourd’hui ces amputations qui visent tout ce qui ne bénéficie pas aux dispositifs qui nous surplombent hors-sol et que nos dirigeants ont du mal à maîtriser.

    Or, comme l’ont expliqué l’économiste Anton Brender et Dominique Strauss-Kahn, la compétitivité d’un pays ne se résume pas à la somme de ses productions, comme le croient ceux que tétanise toute hypothèse de dépense publique. Compte autant que cette somme, le terreau qui permet ce développement : une population en bonne santé, un enseignement performant dès le primaire, des communications aisées et pas réservées aux métropoles, des instances judiciaires et de sécurité bien présentes, une administration bien formée.

    Il n’est pas sain de laisser se créer des citoyens passifs, de déclarer coûteuses des activités apparemment non productrices. Ne devenons pas nous-mêmes de nouveaux colonisés ou auto-colonisés puisque nos instances participent à ces mutations.

    « Une domination invisible »

    A l’heure de l’indépendance des pays colonisés des années 1960, Kwame Nkrumah, président du Ghana, écrivait : « L’essence du néocolonialisme tient à ce qu’un Etat qui est indépendant et doté en théorie de tous les attributs de la souveraineté a, en réalité, sa politique dirigée de l’extérieur, les puissances ex-impérialistes n’ayant plus intérêt à partir d’un certain stade à gouverner le pays du dedans mais à substituer à une domination visible, une domination invisible, celle des grands groupes-banques, Fonds monétaire international, etc. Que le mécontentement suscite un changement de gouvernement, voire de régime, et la situation, quant au fond, ne se modifie pas. »

    Cependant, durant ces décennies, avec l’accélération de la mondialisation, c’est la financiarisation de l’économie qui s’accélère, et la souveraineté de plusieurs Etats-nations qui se dissout quelque peu, même celle des plus grands. Et avec l’émergence de nouvelles puissances économiques – comme la Chine et l’Inde –, les crises succèdent aux crises (1974-2008) et le carcan du pouvoir financier se resserre. L’UE y trouve une certaine sauvegarde, mais à condition de se surveiller elle-même, la Grèce étant la plus vulnérable avec ses comptes truqués mais pas plus que ceux de bien des banques, Athènes s’efforce d’échapper à cette auto-colonisation que veut lui imposer la « troïka ».

    Se retrouver nouveaux colonisés, tel est le stade qui se profile quand les pays « qui en possédaient d’autres sont menacés d’être possédés à leur tour ». Est-ce au Pirée que tout a commencé quand les Chinois sont venus s’y installer en 2010 ?

    A un stade de l’Histoire où un gramme de matière grise vaut plus qu’une liasse de dollars ou un baril de pétrole, ne nous colonisons pas nous-mêmes en nous pénalisant au point de détruire nos capitaux culturel et social hérités de la République. Une nouvelle fois, c’est la Grèce qui a levé le drapeau.


    Source : Le Monde

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    Bruno Bertez est un patron de presse français spécialiste de l'information financière. Patron d'un groupe de presse spécialisé dans l'économie et la finance, il fonde le quotidien La Tribune. Il écrit régulièrement dans le quotidien des affaires suisse, L'Agefi. Il est blogueur régulier des sites d'information Blog à Lupus, Atlantico et Lesobservateurs.ch.

     

    "L’Allemagne, Merkel, Schauble ne veulent pas le bien des peuples qui se permettent d’être différents, ils veulent les mater"

     

    La reconquête de la souveraineté des peuples, c'est mener une guerre contre l'Allemagne - Par Bruno Berthez

     

    Extraits de son blog :

    "On connait mieux maintenant les grandes lignes du plan grec soumis- le choix du mot soumis est significatif- à L’Eurogroupe. C’est un reniement total. Point par point et rubrique par rubrique.

    La tutelle reste entière puisque les fonds ne seront débloqués que plus tard, c’est à dire une fois la mise en application des mesures consenties par Tsipras et Varoufakis.

    La tutelle reste entière et sournoise puisque les grecs n’ont eu droit qu’à une déclaration d’intention placée sous le signe du « c’est un bon début », « mais il faut voir les détails ».

    En revanche l’humiliation, ils l’ont prise comptant et en pleine figure, sans un effort de la part des vainqueurs européens pour leur permettre de sauver la face. La question de l’allègement de la dette Grecque, base du programme de Tsipras et Varoufakis a été balayée avec désinvolture, on verra un jour, plus tard …si vous êtes sages.

    Au plan de la procédure et de la souveraineté, le gouvernement Grec n’a rien, absolument rien gagné, ainsi toute décision susceptible d’affecter le budget devra être soumise au préalable.

    Sur le point de l’urgence humanitaire, rien, absolument rien, aucune dépense nouvelle n’est autorisé: Ah si Tsipras va convoquer une grande consultation!

    La seule différence avec la situation antérieure est que le vocabulaire a changé, on ne parle plus de la Troika mais des « institutions », et on parle d’un « accord » au lieu de « mémorandum » imposé. (...)

     

    * * *

    Les gens qui ont voté pour Syriza ne lui ont pas donné un vrai mandat clair d’aller au combat, ils lui ont donné un mandat ambiguë, un mandat manchot qui ne comportait que les gains possibles, mais sans acceptation des coûts et des risques. Et Tsipras, lâchement n’a eu le courage de dire quel allait être le coût, ce qu’il y avait à perdre. Il s’est conduit non pas en héros de son peuple, mais en politicard classique, banal.

     

    * * *

     

    Je ne me joins pas à la meute des journalistes passe-plats au service de la SSDA. Je ne dis pas que Tsipras a échoué ou qu’il est méprisable. Non je dis qu’il a commis une erreur tactique, une erreur imbécile, colossale qui fait qu’il a perdu la première bataille. Et que ceci doit donner à réfléchir.

    Il a été obligé de se replier, pour ne pas dire se renier. Je ne dis pas qu’il a perdu la guerre. Du moins pas encore. Il a, s’il ne commet pas de nouvelles erreur, une trésorerie pour tenir jusqu’à l’été. Et tout dépend de ce qu’il va faire de ce délai d’une part, et de ce qui va se passer en Europe, d’autre part d’ici là.

    L’un des enjeux de la période c’est la reconquête du soutien populaire effrité, entamé par la première défaite. La capacité à remobiliser. La capacité, avec le peu de marges de manœuvre dont il dispose, à honorer quelques promesses qui vont dans la bonne direction.

    La presse Européenne aux ordres a été unanime à proclamer l’Allemagne et Schauble vainqueurs par KO dès le premier round. C’est de la propagande sur ordre. C’est vrai que le premier round a été perdu parce que Tsipras a commis une erreur tactique qui a été de ne pas prendre des mesures fortes pour protéger la trésorerie, les ressources à court terme du système financier Grec. Il n’a pas pris la mesure du trou de trésorerie de son pays, pas plus à mon avis, qu’il n’a compris que la BCE et Schauble lui déclaraient la guerre en coupant le robinet du refinancement des banques d’une part et en incitant à la fuite des dépôts bancaires et des capitaux d’autre part.

    On a asphyxié Tsipras, c’est clair et au lieu de devancer les manœuvres, il a réagi comme il a pu, il a demandé « grâce », bourreau encore un instant. Donc il a perdu une bataille. La première. Ce n’est pas le verre à moitié plein ou à moitié vide, non: il perdu la première bataille, point à la ligne. Et la conséquence, c’est que déjà, il y a des fissures, des déchets dans son soutien populaire. Son assise se rétrécit déjà; or avec 36%, on ne peut pas se permettre trop d’erreurs!

    Les médias aux ordres, ont aboyé comme nous l’avons dit. Aussitôt, ils ont enterré Tsipras et Syriza. En particulier en Espagne. Pourquoi en Espagne? Parce que c’est là, que cela se passe et c’est là que cela va se passer avec les prochaines élections et la position de Podemos.

    En proclamant la défaite dès le premier round des grecs, il est évident que l’on porte un coup au moral des espagnols qui misent sur Podemos. Et on redonne le moral aux pourris et corrompus de la SSDA espagnole. Non, nous ne sommes pas trop violents, ce sont des pourris et corrompus et si cela ne fait pas son chemin dans la presse et devant les tribunaux, c’est parce que le droit, la morale et la justice, tout le monde s’en fiche.

    Est-ce que Tsipras et Syriza vont être capable d’élaborer une stratégie au cours des semaines de répit qu’ils ont obtenu? Est-ce que le peuple Grec est capable de comprendre ce qui s’est passé, et pourquoi son leader a dû mettre un genou à terre? Est ce qu’il va être capable d’être politiquement non correct et avoir le courage d’être anti-Allemand, anti-Merkel et anti-Schauble?

    C’est l’une de nos idées, les peuples sont tellement endoctrinés qu’ils n’osent même plus en vouloir à leurs bourreaux. Il faut soi-disant respecter l’Allemagne ! Merkel Schauble, ils font ce qu’ils ont à faire! Non il faut savoir appeler un chat un chat et quand on vous détruit, il faut savoir résister. C’est difficile tant la Kollaboration est répandue, évidente et même glorifiée, mais c’est ainsi. L’Allemagne, Merkel, Schauble ne veulent pas le bien des peuples qui se permettent d’être différents, ils veulent les mater

    La campagne immédiate et coordonnée pour annoncer l’échec de la rébellion Grecque fait partie du combat, c’est un conditionnement. Le moral des troupes est important en cas de guerre. Vous allez voir, bientôt, eux aussi, les rebelles, ils vont avoir droit à l’appellation de terroristes, de terroristes économiques et sociaux.

    C’est pour la dénoncer cette propagande, que nous prenons la peine de préciser notre analyse.

    La reconquête de la souveraineté n’est pas une promenade de santé et ceux qui éludent d’un coup de menton les difficultés et les souffrances commettent l’erreur initiale qui a couté la premier manche à Tsipras. Ils ne prennent pas la mesure du combat. Ils n’ont pas compris les enjeux. Ils ne comprennent pas que c’est l’équivalent d’une guerre. Une guerre ou les premières mesures sont déterminantes. Une guerre ou ce que l’on risque c’est son emploi, son patrimoine, son statut social, sa dignité. Car le prix à payer, il est là, c’est cela.

    L’Europe, pour se maintenir telle qu’elle est, n’a plus rien de positif à faire valoir, pas de prospérité, pas de paix, pas de bonne entente, pas d’avenir, pas de fierté, pas d’emploi. Rien. Ah si, il y a la hausse de la Bourse!

    Mais elle a replié sa défense sur un argument choc massif, que tout le monde comprend: c’est moi ou le chaos.

     

     


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